Quand l’appétit ne va pas, rien ne va

Quand l’appétit ne va pas, rien ne va
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La majorité des chats malades ont une perte d’appétit durable, une anorexie, partielle ou totale. Cette sous-consommation alimentaire peut avoir des conséquences graves pour leur santé.

Même si un chat est trop gros, une baisse spontanée de son alimen­tation n’est pas bon signe. Il faut alors rapidement en déterminer la cause, et mettre en place des solutions afin de lui apporter de l’énergie s’il ne s’alimente toujours pas.

Lorsqu’il ne peut plus manger

L’âge, les conditions d’apparition de l’anorexie et l’environnement sont des points importants à prendre en compte pour comprendre pourquoi l’animal ne se nourrit plus suffisamment.

Anorexie d’apparition brutale

Lorsqu’un chat en apparente bonne santé refuse soudainement de manger, il faut s’assurer qu’il n’a pas un corps étranger dans la cavité buccale ou qu’il n’a pas subi un traumatisme qui gênerait l’ouverture de sa gueule.

Le chat est aussi un animal routinier qui déteste que l’on change ses habitudes. Avez-vous déplacé sa gamelle ? Modifié bruta­lement son alimentation ? Un nouvel ani­mal est-il arrivé qui empêcherait le chat d’accéder facilement à la nourriture ? Tous les facteurs potentiellement stressants doivent être passés en revue.

Aversion alimentaire

Un chat qui a associé un aliment particulier à une expérience désagréable peut brutalement refuser cet aliment ! Cela peut par exemple se produire si le propriétaire a profité du moment où le chat mangeait pour lui administrer un traitement, ou encore s’il a récemment été hospitalisé et démarré un nouveau régime à cette occasion.

Une aversion alimentaire pouvant durer très longtemps, inutile d’insister ! Mieux vaut lui proposer un nouvel aliment, à la fois appétent et adapté à ses besoins.

Anorexie du chat âgé

La baisse du goût et de l’odorat est très fréquente chez les chats âgés qui perdent peu à peu leurs papilles olfactives et gustatives, ce qui réduit leur appétit. Le fonctionnement de ces papilles peut aussi être altéré par la prise de certains médicaments, une radiothérapie, une carence en vitamine B12, etc.

Plus le félin prend de l’âge, plus il peut souffrir de douleurs dentaires l’empê­chant de se nourrir normalement. Des soins dentaires réguliers sont donc indispensables pour pallier ce problème. Si le chat a l’habitude de manger en hauteur, pensez à d’éventuelles douleurs articulaires : l’arthrose peut l’empêcher de sauter comme avant.

La maladie rénale chronique concerne une majorité de chats âgés et, à un stade avancé, provoque des nausées liées à un excès d’urée dans le sang. Les nausées ne s’accompagnent pas forcément de vomissements mais sont à suspecter si l’animal salive excessivement, passe sa langue sur la commissure des lèvres, se détourne à l’approche de nourriture.

Savoir réagir

Une anorexie prolongée est très dangereuse. Un chat qui ne mange rien pendant plus de 48 heures ou qui consomme moins de 50 % de sa ration normale pendant plus de trois jours doit impérativement être présenté à un vétérinaire pour que celui-ci procède à un examen complet de l’animal et l’alimente, via une sonde, pour prévenir les complications, en attendant de pouvoir traiter l’origine du problème.

Douleur et inflammation font baisser l’appétit

Si toutes les affections douloureuses peu­­vent entraîner une anorexie, il faut d’abord penser aux plus évidentes, telle la constipation qui accompagne fréquemment la formation de boules de poils dans l’estomac et l’intestin. En période de mue, donner un léger laxatif (à base de malt, par exemple) à son animal peut lui permettre de retrouver l’appétit.

L’appétit est contrôlé par le système ner­veux central, lequel peut être inhibé lorsqu’il y a une production accrue de médiateurs de l’inflammation. L’anorexie est donc le principal signe clinique en cas de fièvre ou de maladie inflammatoire, notamment de l’intestin, du foie ou du pancréas. Les félins ayant une maladie cardiaque ou des troubles respi­ratoires diminuent aussi leurs prises alimentaires. Enfin, une anorexie peut apparaître avec un cancer ou un diabète sucré.

Attention à la lipidose hépatique

Pour compenser l’absence d’alimentation, l’organisme va chercher les acides gras stockés dans le tissu adipeux. Les graisses sont transformées en glucose par le foie pour fournir de l’énergie aux cellules et maintenir un taux normal de sucre dans le sang. Plus le jeûne dure, plus la quantité d’acides gras qui afflue vers le foie est importante. Les cellules hépatiques se remplissent alors de trop
de triglycérides et le fonctionnement du foie en pâtit. C’est la lipidose hépatique ou foie gras du chat.

Autres conséquences de l’anorexie

Les complications liées à des apports nutritionnels insuffisants et prolongés sont nom­­breuses. Un chat qui ne mange pas correctement peut perdre du muscle (les protéines des mus­­cles sont mobi­lisées pour fournir de l’éner­­gie), présenter des troubles du système immunitaire et des alté­rations de la muqueuse intestinale. La réalimentation sera alors encore plus difficile à mettre en place.

L’alimentation par sonde

Il est impossible de forcer un chat à manger mais à court terme, il peut être nourri grâce à une sonde introduite dans une narine pour traverser l’œsophage et arriver dans l’estomac. La pose ne nécessite pas d’anesthésie générale. Le diamètre réduit de la sonde oblige cependant à nourrir l’animal avec des aliments liquides, en lui administrant de petites quantités jusqu’à vingt fois par 24 heures.