Œdème de Quincke : les réflexes qui sauvent

Œdème de Quincke : les réflexes qui sauvent
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Allergique ou non, héréditaire ou acquis, l’œdème de Quincke, aussi appelé angiœdème, est à prendre très au sérieux. On vous explique ses symptômes, ses causes et les bons réflexes à adopter en cas d’œdème.
 
L’œdème de Quincke porte le nom du médecin allemand qui a décrit son mécanisme d’apparition en 1882. Il se manifeste par un gonflement sous-cutané qui se développe de manière rapide sur le visage, plus particulièrement autour des lèvres, des paupières ou dans la zone ORL, causant une déformation impressionnante.
  La consultation médicale est urgente et indispensable, et même vitale si la gorge ou le larynx sont atteintes, auquel cas il faut intervenir le plus rapidement possible, car la vie du patient peut être menacée. L’œdème de Quincke touche indifféremment homme et femme, sans distinction d’âge, et se résorbe après deux à cinq jours si sa cause est éliminée.  

Les différents types d’œdèmes de Quincke et leurs causes

Ce phénomène se déclenche après une réaction de l’organisme lorsqu’il est exposé à un élément externe. On classe les œdèmes de Quincke en différentes catégories selon leurs causes, mais ils ont toutefois des points communs. Ils apparaissent très rapidement et disparaissent après quelques heures, sont souvent accompagnés d’urticaire, et peuvent être très graves en cas de choc anaphylactique (chute brutale de la tension artérielle).

Les angiœdèmes provoqués par une réaction allergique

Ici, la coupable est l’histamine, secrétée par l’organisme lorsqu’il est en contact avec un allergène auxquels il a été sensibilisé. Piqûres d’insectes, aliments (fruits de mer, champignons, etc.) et latex font partie des allergies les plus fréquentes, qui peuvent être révélées par l’apparition d’un œdème de Quincke. Ce type de réaction allergique est à prendre très au sérieux, car il existe un risque de réaction systémique, c’est-à-dire de propagation de l’allergie dans tout le corps. Ce type d’œdème de Quincke est souvent associé à de l’urticaire, une gêne respiratoire, des douleurs abdominales, et une sensation de malaise. Ses formes les plus graves peuvent conduire jusqu’à l’arrêt respiratoire… A ne surtout pas prendre à la légère !

Les angiœdèmes non allergique

Ces œdèmes correspondent à une réaction inflammatoire, et se développent après la sécrétion par le corps de leucotriènes, des substances qui favorisent l’inflammation. Les coupables les plus fréquents sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’aspirine.

Les angiœdèmes bradykiniques (ou angioneurotique)

Ce sont ces œdèmes qui ont été décrits par le Dr Quincke. Ils apparaissent lorsque le corps produit de la bradykinie (une substance impliquée dans les réactions inflammatoires et allergiques) de manière excessive et incontrôlée. En cause, certains médicaments contre l’hypertension artérielle ou des contraceptifs oraux à base d’œstrogènes. L’angiœdème bradykinique découle aussi du dysfonctionnement de l’enzyme C1Inh, soit pour des causes héréditaires (on parle alors d’angiœdème héréditaire) soit en raison d’un cancer lymphatique (on parle alors d’angiœdème acquis). Les gonflements touchent n’importe quelle région du corps, qui est alors blanche, douloureuse et déformée pendant plusieurs jours. Si la gorge est atteinte, il y a un vrai danger d’obstruction des voies respiratoires et une urgence vitale pour le patient. Lorsque l’abdomen est touché, l’œdème cause alors des vomissements et douleurs intenses. La survenue de ces œdèmes est imprévisible, mais on sait qu’ils sont aussi liés à des épisodes de stress intense, une grossesse, un traumatisme, même minime (comme des soins dentaires), ou une intervention chirurgicale.  

Les symptômes de l’œdème de Quincke

N’attendez pas pour appeler des secours médicaux en cas d’apparition soudaine d’une rougeur cutanée, d’un œdème et / ou de démangeaisons intenses, associées à ces différents symptômes :
  • Gonflement de la langue et / ou du pharynx
  • Difficultés d’élocution
  • Difficultés respiratoires
  • Sensation de malaise, étourdissement
  • Nausées, diarrhée
  • Douleurs abdominales
 

Le traitement de l’angiœdème : des antihistaminiques mais pas que

Fort heureusement, la majorité des œdèmes de Quincke se soigne très bien avec un traitement approprié. S’il résulte d’une réaction allergique, il convient d’isoler au plus vite l’allergène responsable, et de démarrer un traitement d’antihistaminiques. Si un choc anaphylactique était diagnostiqué, le patient reçoit d’abord une injection d’adrénaline pour le stabiliser, puis des corticoïdes et des antihistaminiques pour réduire l’œdème. Dans les cas sévères d’angiœdème héréditaire, on injecte un concentré d’enzyme C1 Inh ou des médicaments spécifiques en intraveineuse.  

Les réflexes de prévention de l’œdème de Quincke

En dehors des périodes de crise, le médecin peut prescrire un traitement préventif de fond en cas d’œdème angioneurotique. Si l’œdème résultait d’une réaction allergique, il faut évidemment éviter tout contact avec l’allergène incriminé. Le médecin prescrit aussi au patient une trousse d’urgence contenant un stylo injecteur d’adrénaline, à conserver en permanence avec lui. Ce stylo permet au patient d’intervenir dès les premiers signes d’un nouvel angiœdème, sans attendre l’arrivée des secours. Si vous êtes sujets à des angiœdèmes angioneurotiques, pensez à prévenir les professionnels de santé qui assurent vos soins réguliers, comme votre dentiste, et prévenez votre médecin traitant d’une éventuelle intervention, même minime. Il pourra ainsi vous prescrire un traitement préventif à base de C1 Inh.