De l’importance du colostrum chez le chiot

De l’importance du colostrum chez le chiot
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Le premier lait produit par la chienne qui vient de mettre bas, le colostrum, contient beaucoup de calories et d’anticorps protecteurs. Il est important que les petits en boivent rapidement le plus possible !

Pour les chiots, le colostrum est à la fois une source d’énergie et un moyen d’obtenir des défenses immunitaires. S’ils n’y ont pas accès, ils seront alors très sensibles aux infections, leur croissance sera anormalement lente et leurs chances de survie diminueront.

Du colostrum, des anticorps

À leur naissance, les chiots sont sans défense face aux agents infectieux présents dans leur environnement. En buvant le colostrum, ils vont bénéficier de l’immunité acquise par leur mère, à condition bien sûr que celle-ci ait été bien vaccinée avant la gestation ! Car c’est la quantité d’anticorps présents dans son sang qui va conditionner la richesse immunologique du colostrum. Les anticorps sont des immunoglobulines G (IgG), des protéines capables de se fixer aux antigènes synthétisés par les virus et les bactéries potentiellement dangereux afin de les détruire. Dès lors, plus le colostrum contient d’IgG, plus il est protecteur. Mais il contient également des inhibiteurs enzymatiques pour empêcher la digestion des IgG dans l’intestin.

La richesse du colostrum en IgG est très variable selon les chiennes et même entre les mamelles d’une même chienne. La différence de concentration peut atteindre 150 % entre deux paires de mamelles chez une même chienne, sans qu’il soit possible de prédire lesquelles sont les plus riches en IgG ! Malgré ces disparités, tous les chiots reçoivent en général une même quantité d’anticorps car ils tètent successivement toutes les tétines.

Une tétée précoce essentielle

La concentration en anticorps du colostrum baisse rapidement, de même que la capacité des chiots à absorber les IgG : quatre heures après la naissance, celle-ci est divisée par deux ; douze à seize heures après la mise bas, la barrière intes­tinale ne les laisse plus passer ! Les nouveau-nés doi­vent donc téter le plus précocement possible car de cela dépend la qualité du transfert immunitaire.

À la naissance, un chiot s’oriente instincti­vement vers une source de chaleur, et c’est en “fouillant” son environnement qu’il va trouver une mamelle à laquelle s’accrocher. Si un chiot semble ne pas bien téter, il faut l’encourager en plaçant sa gueule autour de la mamelle tout en pressant doucement celle-ci afin de déposer quelques gouttes de lait sur la langue du chiot. La stimulation tactile entraîne un réflexe de succion naturel.

Qualité du colostrum, quantité absorbée et fréquence des tétées sont essentielles pour assurer la réussite du transfert passif d’immunité de la chienne à sa portée. Favoriser la consommation précoce d’une quantité maximale de colostrum est donc primordial pour l’avenir des petits.

Un accès aux mamelles sous surveillance

Au sein d’une même portée, tous les chiots n’ont pas accès aux mamelles de la même façon. Durant les douze premières heures de vie, les derniers arrivés tètent en général moins longtemps que les premiers qui les gênent pour accéder librement aux mamelles. Une tendance qui s’inverse dans les douze heures qui suivent. Lorsque les premiers chiots arrêtent de téter, les autres prennent le relais et compensent leur faible accès initial aux tétines.

Un nouveau-né peut s’attacher jusqu’à 35 fois par jour sur les mamelles de sa mère. Il ne se nourrit pas en continu et chaque tétée dure une dizaine de minutes ; il peut ainsi passer jusqu’à 30 % de sa journée à téter. Une fréquence d’alimen­tation indispensable pour compenser la faible contenance de l’estomac : chez un bébé chihuahua, par exemple, qui pèse en moyenne 100 g à la naissance, l’estomac ne peut accepter que 4 ml de lait.

Il est important de rester attentif au comportement des petits : au début, ceux qui ne boivent pas assez dorment moins que les autres et pleurent plus. Attention, un chiot qui ne tète pas suffisamment s’affaiblit rapidement, se déshydrate et tombe en hypothermie. N’attendez pas qu’il perde le réflexe de téter pour l’aider à trouver les mamelles !

Le colostrum : riche en énergie

La valeur énergétique moyenne du colostrum d’une chienne tourne autour de 1 270 kcal/litre, mais elle peut varier de 910 à 1 870 kcal/litre. Les chiennes de petites races sécrètent un colostrum significativement plus riche en énergie que leurs congénères de grandes races.

Pesée quotidienne

Dès la naissance, pesez les chiots tous les jours avec un pèse-bébé. Ils doivent augmenter leur poids de 5 à 10 % par jour et doubler leur poids de naissance en dix à douze jours. Un chiot qui n’a pas atteint ce seuil, dont le poids stagne ou décroît pendant deux jours de suite doit impérativement recevoir un supplément de lait maternisé.