Protéger les pieds des chevaux de l’humidité

Protéger les pieds des chevaux de l’humidité
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« Pas de pied, pas de cheval ». Ce dicton résume l’importance qu’il faut accorder à la santé des pieds des chevaux En conditions humides, en particulier, il faut veiller à ce que la corne ne se ramollisse pas, au risque d’ouvrir la porte aux infections.

Chez le cheval domestique, les pieds sont plus fragiles que chez le cheval sauvage qui n’a pas à porter de cavaliers, à marcher sur des sols durs et vivre sur une litière humide. Même si les sabots ont l’air solides et que le cheval est ferré, ses pieds peuvent vite s’abîmer.

Bien examiner le dessous du pied

En regardant le dessous du sabot, on observe à l’arrière une partie triangulaire que l’on appelle « fourchette ». Celle-ci, naturellement élastique, joue le rôle de coussin amortisseur.

La pourriture des fourchettes

Si la litière est mal entretenue ou que le cheval passe beaucoup de temps dans des prés ou des paddocks très boueux, la fourchette peut se ramollir au contact de l’humidité et laisser passer des bactéries qui créeront alors une infection locale. C’est la pourriture des fourchettes.

Cette maladie ne passe pas inaperçue car la fourchette dégage une mauvaise odeur et elle a tendance à partir en morceaux. Il est alors impératif de demander au vété­rinaire ou au maréchal-ferrant de la traiter rapidement sous peine de voir l’infection s’étendre à d’autres régions du pied.

Un onguent noir en prévention

Pour protéger les fourchettes, au moins deux fois par semaine badigeonnez-les avec un goudron végétal qui a un effet asséchant et durcisseur de la corne. Le goudron de Norvège est le plus connu mais il en existe d’autres (de genévrier, de hêtre, etc.). Ils sont généralement vendus sous l’appellation « onguent noir ». Les onguents à base d’huile de laurier (onguents verts) sont à éviter en hiver car leurs propriétés assouplissantes risquent de trop ramollir la corne.

Le traitement des abcès

À cause de la macération de la corne, un abcès peut se former à l’intérieur du pied. Suite à la pénétration de bactéries dans le pied, une inflammation se déclenche dans les tissus et le cheval boîte « à patte cassée » (il ne pose pas ou à peine son pied au sol). Au toucher, le sabot atteint est plus chaud que les autres.

Le vétérinaire devra alors localiser l’abcès et percer la corne pour évacuer le pus. Il faudra ensuite désinfecter le pied tous les jours en le trempant 20 minutes dans une solution contenant 1 volume d’eau de Javel (ou un autre antiseptique préconisé par le vétérinaire) pour 10 volumes d’eau tiède. La convalescence sera améliorée avec une litière propre et sèche qui évitera les souillures.

Ne pas oublier les paturons

Juste au-dessus du sabot se situe le paturon, un creux qui forme la limite entre le mem­bre et le sabot. La peau fine de cette partie du bas de la jambe est particuliè­rement exposée aux infections car l’humidité stagne à ce niveau. En prévention, l’application d’une crème protectrice grasse (avec de l’oxyde de zinc, de l’acide borique, du calendula, etc.) sur une peau pro­pre et sèche est très utile.