Joie, tristesse, colère, peur, surprise et dégoût. Nous possédons tous sans exception ces six émotions « primaires ». Des sortes de baromètres de l’affect qui nous rendent sensibles, c’est-à-dire réceptifs au monde et aux événements qui l’animent. Si cette « émodiversité » est la même pour tout le monde, son intensité fluctue cependant d’un individu à l’autre. Question d’éducation, de vécu, de caractère… voire d’hérédité chez les personnes dites « hypersensibles ». Chez elles, les ressentis physiques et psychiques impulsés par les émotions se manifestent en version XXL. La question est de savoir si chaque information ou situation accusée de plein fouet, sans filtre rationnel ou degré d’importance devient forcément un fardeau à porter pour l’équilibre émotionnel ? Pas sûr…
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Fiche signalétique
Bonne nouvelle : l’hyperesthésie ne relève pas d’une pathologie mentale mais d’un type de caractère. Rien de grave donc à être « hors norme » lorsqu’il est question d’empathie, de compassion, d’intuition, de vulnérabilité, de besoin de calme et de solitude, d’introspection, de délicatesse et d’encouragements. En revanche, être la proie facile et permanente de ses émotions se révèle à la longue physiquement et moralement épuisant. Les hypersensibles ont alors souvent besoin de plus de repos et de sommeil que les autres.
À savoir
Pour calmer rapidement une bouffée de colère ou de larmes, rien de tel qu’une petite pratique de respiration. Elle consiste à fermer les yeux et à visualiser l’air qui entre et sort des poumons. Concrètement, il s’agit d’inspirer à fond puis d’expirer le plus lentement possible. Répété entre trois à six fois, cet exercice qui sollicite le haut de la cage thoracique permet de faire baisser le rythme cardiaque.
Avantages à la carte
On associe volontiers hypersensibilité émotionnelle et fragilité psychologique. Il est vrai qu’avec leurs capacités décuplées à absorber le positif comme le négatif, les personnes à haute sensibilité ont tendance à encaisser plus difficilement les coups du quotidien. Heureusement, tout ressentir à l’extrême ne se résume pas à souffrir ou être heureux puissance mille. Cette aptitude permet en contrepartie d’être doté d’un sixième sens particulièrement aiguisé et favorise celles et ceux dont la créativité se révèle souvent plus intense et subtile.
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Émotions et méditation
Partant du principe que l’hypersensibilité peut être un atout et non un handicap, reste à apprendre à s’en servir au mieux. Il faut alors tâcher de gérer sa palette émotionnelle, un peu comme on ajuste les feux d’une plaque de cuisson selon le plat à préparer. De la même manière que l’on a le réflexe de réduire la chaleur avant que le lait se mette à bouillir, il faut acquérir celui de calmer l’émotion avant que celle-ci ne déborde. Pour ce faire, la pratique de la méditation de pleine conscience est souvent recommandée. Elle permet de se connecter à l’instant présent et de replacer les curseurs émotionnels à leur point d’équilibre.
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L’art à l’honneur
Parmi les conseils qu’il prodigue dans son livre Hypersensibles : trop sensibles pour être heureux ? (Eyrolles Poche), le psychanalyste Saverio Tomasella encourage les hypersensibles à nourrir leur intérêt pour l’art.