Charge mentale féminine : du repos sans répit

Charge mentale féminine : du repos sans répit
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Publiée le 29 août, une étude de l’Ifop évalue le quota repos des vacanciers. Bilan : là où les messieurs ont rechargé à loisir leurs batteries physiques et mentales, leur conjointe attaque la rentrée aussi à plat qu’avant de partir. Explications.

Récompenses bien méritées d’une année souvent chargée, les vacances sont censées accorder le même répit à tout le monde. Du moins en théorie. Parce qu’en pratique, il semblerait que les orteils mis allègrement en éventail soient majoritairement masculins. Pour preuve, la publication de l’enquête Ifop réalisée pour le site Bons Plans Voyage New York. Après avoir interrogé 2 004 personnes de 18 ans et plus (dont 1 364 en couple) via un questionnaire en ligne, la société de sondage montre en effet que 70 % des femmes n’ont pas pu mettre à profit leurs congés d’été pour se reposer. Concernant le sexe opposé, le chiffre baisse à 57 %. L’iniquité se confirme lorsqu’il est question de la reprise du travail : 53 % des femmes se disent stressées avant même d’avoir remis les pieds au bureau, contre 39 % des hommes. Reste à expliquer les raisons d’une telle dichotomie.

Déjà K.-O. à la rentrée

Une reprise sur les chapeaux de roues pour les hommes et sur les rotules pour les femmes. Pour justifier un tel traitement de défaveur à l’égard de la gent féminine, François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » à l’Ifop, pointe du doigt l’inégalité de la répartition des tâches logistiques qui incombent à tout vacancier avant et pendant le séjour. Si celui-ci est hôtelier, à charge aux conjointes et mères de famille de réserver, de faire les lessives et les valises, de trouver des occupations pour les enfants, etc. Dans le cadre d’une location, leur charge mentale s’alourdit des courses, des repas et du ménage. Autrement dit, rien de neuf sous le soleil par rapport à ce qu’elles font toute l’année. Et quand on sait qu’elles enquillent direct à la rentrée avec le train-train quotidien assorti du rush des fournitures scolaires (géré à 64 % par les femmes), de la recherche de nounou, de l’inscription aux cours de judo ou de danse… On ne peut que compatir en leur décernant la médaille du mérite.