Colliers antiparasitaires pour chiens : le retour

Colliers antiparasitaires pour chiens : le retour
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Dans la gamme des antiparasitaires pour chiens, les colliers sont beaucoup moins utilisés que les pipettes ou les comprimés. Pourtant, ils présentent des avantages intéressants.

Les produits destinés à éloigner les parasites externes des chiens (puces, tiques, etc.) sont proposés sous des formes très variées : comprimés, pipettes, sprays, aérosols, poudres, shampooings… et colliers. Ceux-ci, qui ont longtemps eu une image négative, ont vu leurs qualités largement améliorées depuis quelques années. Mode de diffusion dans le pelage, principes actifs, rémanence, sécurité d’emploi… Tout a évolué !

En prévention

Un collier antiparasitaire est composé d’un support plastique (PVC, en général), imprégné d’un ou de plusieurs principes actifs qui repoussent les insectes ou les acariens qui s’approcheraient trop près du chien. Le contenu du collier diffuse progressivement, de la matrice vers la surface du dispositif, de sorte à protéger l’animal sur une longue période. Avec certains colliers, l’action antipara­sitaire peut durer cinq à huit mois, permettant d’éloigner les parasites du printemps à l’automne, soit durant la période à risque.

Les colliers sont à utiliser en prévention. Si vous partez en vacances avec votre chien dans un lieu où il est nécessaire de le protéger contre les insectes (mous­ti­ques, phlébotomes, etc.), mettez-lui le collier au moins une semaine avant le départ puisque les molécules actives diffusent lentement vers le pelage et la peau. En revanche, un chien allergique aux piqûres de puces aura besoin d’un traitement spécifique pour être soulagé immédiatement.

Des produits répulsifs et insecticides

Les pipettes et les comprimés véhiculent des insecticides qui vont pénétrer dans la circulation sanguine. Le mode d’action d’un collier est différent : les principes actifs agissent sur la peau. Les molécules se diffusent progressivement dans la couche superficielle de l’épiderme et exercent un effet répulsif vis-à-vis des puces, des moustiques, des tiques et des phlébotomes. Si les insectes ou acariens entrent tout de même en contact avec le chien, ils sont tués avant de pouvoir le mordre. Le risque de transmission de maladie est ainsi écarté.

Recommandations pratiques

Un collier antiparasitaire peut être toléré par les très jeunes chiots. Les labo­ratoi­res vétérinaires développent d’ailleurs des dispo­sitifs spécifiques avec un dosage médicamenteux adapté à la physiologie des jeunes chiens.

Un bon ajustement

La plupart des marques qui proposent des colliers insecticides les déclinent en plusieurs tailles. Lorsque vous l’attachez au cou de votre animal, veillez à ce qu’il ne le serre pas trop : vous devez pouvoir passer deux doigts entre le cou et le collier. Si nécessaire, coupez la partie excédentaire du collier en laissant 2 à 5 cm après la boucle. Vérifiez réguliè­rement l’ajus­tement du collier, surtout s’il s’agit d’un chiot car il va grandir et forcir en quelques mois !

Éviter le contact avec l’eau

Bien que la plupart des colliers soient résistants à l’eau, si le chien se baigne souvent, mieux vaut lui retirer le collier quand il va dans l’eau car cela pourrait diminuer la durée d’action du dispositif. Sinon, votre animal sera mieux protégé s’il porte son collier en permanence.

Protection vis-à-vis des insectes volants

Les colliers protègent des tiques et des puces, mais ils sont aussi très utiles pour éloigner les insectes volants. Et pour cause, les piqûres de ces nuisibles, ­en plus d’être douloureuses, peuvent transmettre des maladies parasitaires graves comme la leishmaniose et la diro­fi­lariose. Dans les zones où ces parasi­­toses sévissent, il est donc indispensable d’équiper les chiens d’un collier ayant une action répulsive durable vis-à-vis des insectes volants. Cette mesure de protection est aujourd’hui reconnue comme très efficace pour empêcher la transmission des parasites.

Protection contre la leishmaniose canine

Cette maladie, surtout présente sur le pourtour méditerranéen, progresse vers le Nord. L’agent de la leishmaniose est transmis par les phlébotomes qui, comme les moustiques, se nourrissent du sang de nombreux mammifères, dont le chien. La saison à risque débute en général en mars-avril pour se terminer fin novembre. Pour les chiens très exposés, il est recommandé d’associer la vaccination au port d’un collier répulsif.

Les colliers imprégnés de deltaméthrine (insecticide de la famille des pyréthrinoïdes), à longue durée d’action et dont l’effet répulsif commence une semaine après la pose, ont démontré leur efficacité contre les piqûres de phlébotomes. Ils sont particulièrement adaptés aux chiens vivant dans des zones à risque.

Protection contre la dirofilariose

La dirofilariose, ou maladie des vers du cœur, sévit plutôt dans le sud de l’Europe, mais sa prévalence est proba­blement très sous-estimée. Le vecteur étant le moustique, rien de mieux qu’un collier antiparasi­taire pour protéger le chien. Pas question, en effet, de l’inonder de citronnelle (son odorat en souffrirait).

La peur de l’étranglement…

Une des craintes liées aux colliers est le risque d’étranglement, surtout chez les chiens de chasse qui vagabondent dans les broussailles. Certains fabricants ont donc conçu des colliers qui intègrent un système de sécurité « anti-étranglement » : au-delà d’une certaine pression sur le cou, le collier se rompt.

Risques particuliers

Les colliers antipuces ou antitiques étant inclus dans les médicaments vétérinaires, des précautions d’emploi doivent être respectées pour éviter les accidents.

Pour les propriétaires

Il est recommandé de se laver les mains après avoir manipulé le collier et de ne pas laisser les enfants jouer avec. Il est également déconseillé de dormir avec un animal en portant un : même si le risque toxique est minime, mieux vaut éviter le contact direct avec des molécules insecticides.

Pour les chiens

Surveillez régulièrement l’état de la peau au niveau du dispositif. Si les colliers antipara­sitaires font l’objet d’études pour vérifier leur bonne tolérance par les animaux, des réactions allergiques sont parfois constatées chez certains chiens. Elles sont le plus souvent liées au plastique, et se manifestent par des symp­tômes essentiellement locaux : rougeur, démangeaisons, perte de poils, etc. Si vous observez des lésions autour du cou, retirez le collier.

Il peut arriver qu’un chien, surtout s’il est jeune, parvienne à détacher son collier et le grignote. Des troubles nerveux dus à l’intoxication peuvent alors survenir : pertur­bation de la coordination, tremblements, hypersalivation, etc. Le chien récupère en général en 48 heures, mais mieux vaut contacter le vétérinaire.

Pour les chats

N’utilisez jamais un collier antiparasitaire pour chien, même pour chiot, pour un chat ! Les insecticides qu’il contient (deltaméthrine, perméthrine), inoffen­sifs pour le chien, sont extrêmement dangereux pour le chat.

Des risques pour son odorat ?

Certains propriétaires s’inquiètent de l’influence d’un collier insecticide sur l’odorat de leur chien. Des recherches menées sur des chiens militaires n’ont pas montré de différence significative sur les performances olfactives des chiens, qu’ils portent ou non un collier.