Éduquer un chaton orphelin : rigueur et patience

Éduquer un chaton orphelin : rigueur et patience
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Un chaton orphelin suscite généralement la compassion au moment de son adoption. Mais attention à ne pas tout laisser passer sous prétexte que ses premiers pas dans la vie ont été difficiles.

Remplacer la mère d’un chaton orphelin demande beaucoup de travail et de patience ! Outre le fait de le nourrir et de prendre soin de lui, il doit être socialisé pour devenir un chat équilibré et agréable à vivre.

Des chatons impulsifs

Des tests réalisés sur des chatons de 2 mois qui ont été élevés au biberon montrent que leur comportement diffère de celui de ceux élevés par leur mère. Lorsqu’on les porte, ils ont par exemple tendance à « se cabrer », à sortir les griffes et à se débattre pour s’échapper. Si on les laisse seuls dans une pièce inconnue, ils manifestent plus de signes d’inquiétude : ils miaulent davantage et explorent plus activement l’environnement.

Des chatons élevés sans leur mère et leur fratrie sont aussi souvent impulsifs et savent moins bien jouer : leurs gestes sont brusques et désordonnés, et ils ne peuvent s’empêcher de mordre et de griffer, au point que s’amuser avec eux est parfois dangereux.

Des adultes plus facilement agressifs

L’absence de la mère durant la période dite « sensible », c’est-à-dire entre la deuxième et la neuvième semaine de vie, a d’importantes réper­cussions sur le comportement du chat lorsqu’il est adulte. Certains propriétaires décri­vent de véritables séquences d’agression « prémé­ditées » chez leur animal, lequel se comporte avec eux comme s’il chassait une proie : il reste en embuscade, immobile, puis bondit sur la personne qui passe pour la griffer ou la mordre ! Les chats qui agissent de la sorte n’ont visiblement pas appris à contrôler leurs pulsions agressives.

Normalement, c’est la mère qui apprend à ses petits à respecter certaines règles. Si l’un d’entre eux dépasse les limites autorisées, elle n’hésite pas à le plaquer par terre ! Les chatons apprennent ainsi progressivement à rétracter leurs griffes, à maîtriser la force de leurs mâchoires et à canaliser leur impétuosité. Le rôle de la fratrie est également très important pour la socialisation : si un chaton orphelin a été élevé seul, il n’a pas eu l’occasion d’en apprendre les bases.

Comportement alimentaire

Un chaton orphelin exprime souvent le comportement de succion : il aime téter de la laine ou d’autres tissus. Plus la séparation avec la mère a été précoce, plus ce comportement est observé. La boulimie est également plus fréquente chez les chatons sevrés trop tôt. Enfin, un chaton privé de sa mère se méfie en général d’un aliment nouveau, car sa capacité d’adaptation est limitée.

Une éducation spécifique

La socialisation à l’homme est une étape clé du développement du chaton. Au cours de ses premières semaines de vie, il est indispensable qu’il ait des contacts réguliers et amicaux avec des humains. La qualité de la socialisation augmente avec le nombre de personnes qui le mani­pulent et la durée des manipulations.

Lui apprendre à se maîtriser en jouant

Un chaton séparé de sa mère entre 8 et 12 semaines est normalement capable de se contrôler quand il joue. Il ne doit pas sortir les griffes, et ses dents ne doivent pas laisser de traces. Quel que soit l’âge du chaton au moment de son adoption, il est important de l’aider à acquérir cette aptitude en sanctionnant ses compor­tements indésirables (griffures et morsures, notamment). La vigilance doit rester de mise pendant toute la croissance du chat, et tous les membres de la famille (y compris les enfants) doivent adopter et appliquer les mêmes règles d’éducation.

En pratique

Si en jouant avec le chaton celui-ci commence à vous faire mal, un « non » ferme et une toute petite tape sur le bout du nez suffisent généralement à lui faire comprendre les limites à ne pas franchir. Interrompez immédiatement le jeu dès qu’il dépasse les bornes admises, et ne lui prêtez plus attention. Si ces sanctions interviennent dès que le chaton mord ou griffe de façon intempestive, les résultats sont la plupart du temps satis­faisants. Il est en revanche contre-­productif de crier ou de réagir brutalement. Non seulement son excitation va croître mais il risque en plus de développer une anxiété qui ne fera qu’aggraver la situation.

À savoir, un chaton orphelin apprend plus vite à vivre en société s’il y a un autre chat dans le foyer car celui-ci n’hésitera pas à « recadrer » le chaton s’il se montre trop agressif envers lui.

Pas trop de permissivité

Trop de gens pensent, à tort, qu’un chaton a besoin « de se faire les dents » et, de ce fait, ne vont pas le décourager à les mordiller. Avec un chaton orphelin, cette permissivité excessive est encore plus fréquente car l’adoption au très jeune âge favorise l’établissement d’un lien très fort entre l’animal et son maître.

Pourtant, il faut avoir conscience qu’un chaton qui « joue » de manière agressive devient facilement intolérant à toute forme de contrainte et que ce type de compor­tement peut devenir dangereux pour l’entourage du propriétaire.

En cas de laxisme ou de comportement incohérent dans les moments de jeux (en alternant permissivité et rebuffades brutales), le chaton ne pourra pas apprendre à respecter les personnes autour de lui. Il risque en outre d’être durablement perturbé.

Les risques à connaître

Outre le fait que la croissance et l’immunité du chaton peuvent être perturbées s’il n’a pas pu bénéficier du lait maternel, son comportement risque également d’en pâtir.

D’une manière générale, les chatons sevrés trop tôt présentent plus de troubles comportementaux que les autres, et leur agressivité rend la cohabitation parfois difficile, ce qui constitue malheureusement un motif d’abandon.