À cœur vaillant, rien d’impossible !

À cœur vaillant, rien d’impossible !
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Préserver son cœur est un travail de tous les instants. On y œuvre naturellement, sans y penser, en adoptant de bons réflexes qui profitent à tous nos organes.

Le cœur, ou myocarde, est un moteur qui peut connaître quelques ratés… Pour garder ce muscle (car c’est un muscle) vital en bon état de marche, il est indispensable de connaître son mode de fonctionnement et ses points de faiblesse.

Bijou de technologie

Le cœur se situe relativement au centre de la poitrine, bien à l’abri derrière sa cuirasse de côtes. Composé de quatre cavités complémentaires, de deux ven­tricules et de deux oreillettes qui communiquent par des valves, il envoie au rythme de ses battements le sang, via les artères, vers tous les organes afin de les alimenter en oxygène et en nutriments. À l’effort, lorsqu’il fonctionne correctement, il augmente sa fréquence et son débit sanguin pour que le volume de sang soit toujours suffisant pour les besoins de l’organisme.

Mais pour assurer ce travail d’éjection, le muscle cardiaque doit lui-même être correctement nourri ; les coronaires, ses artères spécifiques, ne doivent donc pas être rétrécies par des plaques d’athérome, notamment, cet agglomérat de cholestérol qui s’agrège sur les parois internes des vaisseaux. Il convient alors d’éviter tout ce qui peut compromettre la vascula­ri­sation du myocarde et ainsi provoquer son ischémie, un défaut d’irrigation.

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Au repos, le cœur se contracte environ toutes les secondes (0,8 seconde, en moyenne). Il propulse alors dans les artères de tout le corps le sang oxygéné, à raison de 5 litres par minute, soit 7 200 litres par jour !

Facteurs de risque

Certes, certains facteurs de risque ne peuvent être modifiés : l’âge et l’histoire familiale (le risque est plus grand si l’un et a fortiori plusieurs parents du premier degré ont eu un accident cardiaque, et plus encore s’il s’est produit jeune). En revanche, un très grand nombre d’entre eux peuvent évoluer dans le bon sens si l’on s’y attelle sérieu­sement. Au premier rang de ces facteurs modifiables, le tabagisme. En effet, s’il ne fallait mener qu’un seul combat, ce serait celui-là car il écrase tous les autres : en quelques mois d’abstinence, le risque cardiaque redevient identique à celui d’une personne qui n’a jamais fumé (contrairement au risque de cancer du poumon qui, lui, subsiste encore une vingtaine d’années).

Cercle vicieux

Une pression artérielle en permanence trop élevée abîme les vaisseaux, tout comme le diabète. Sans oublier l’excès de cho­­lesté­rol : si le bon cholestérol (HDL) est pro­tecteur, le mauvais (LDL), transporté du foie vers les organes, tapisse les parois des artères d’athérome, point de départ de l’accident vasculaire, à la fois cardiaque et cérébral.

De même que le surpoids, qui accompagne souvent tout ou partie de ces facteurs de risque, et qui en est leur reflet, doit alerter. D’autant qu’il oblige le cœur à davantage d’efforts… Une surcharge de travail qu’il ne peut assumer puisqu’il est moins bien irrigué. Des limitations qui ne favorisent pas la pratique d’une activité physique… ce qui accroît le surpoids.

Et vertueux ?

Pour inverser la tendance, on prend un à un ses facteurs de risque modifiables et on voit ce qu’il est possible de changer “facilement” – le tabac (à l’aide de substituts, avec un hypnothérapeute, un acupuncteur, etc., tout ce qui peut fonctionner), une pression artérielle trop haute (activité physique, voire médicaments) –, tout en modifiant subtilement son assiette pour que l’opération épuration des artères et préservation du cœur soit supportable. Il ne s’agit pas de s’affamer pour perdre quel­ques kilos, qui seraient aussitôt repris au moindre faux pas, mais de rééquilibrer durablement son alimentation au profit des légumes frais et secs, des céréales à index glycémique bas, des fruits, des lai­tages, des poissons, qui se mangent à la fourchette et se mâchent lentement tout en écoutant ses signaux cérébraux
de satiété… De même, les épices et les aromates viennent remplacer le sel. Et on consomme de l’eau à volonté, catalyseur des réactions chimiques de l’organisme, pour un fonctionnement plus fluide.

L’activité physique n’est pas négociable : un peu tous les jours, 30 minutes de marche ou ce qui vous convient, le principal étant de le faire quotidiennement. De même que d’éviter de rester sans bouger, ce qui n’est pas la même chose qu’un manque d’activité physique : passer plusieurs heures d’affilée devant un écran est tout aussi mauvais que de ne pas nager, marcher ou danser. Il est donc vivement conseillé de se lever et de faire quelques pas toutes les heures.

Drapeaux rouges

Les premiers signes d’alerte d’une insuf­fisance cardiaque (premier motif d’hos­pi­talisation après 65 ans) sont la fatigue et des difficultés à respirer (dyspnée). D’abord à l’effort, puis au repos, on respire plus vite et on peine à reprendre son souffle. La respiration devient à la fois consciente et difficile.

Les organes situés en amont du cœur ont tendance à s’engorger, avec des chevilles et des jambes gonflées, pour les parties les plus visibles, ce qui se traduit par une augmentation de poids rapide sur la balance. Ce qui doit inciter à consulter rapidement votre médecin. Car bien que la maladie soit grave, il existe des traitements.

Un risque genré

Désormais, en France, les femmes sont plus exposées aux maladies cardiovas­culaires que les hommes, et elles en meurent bien plus que des cancers du sein… Même jeunes et en principe protégées par leurs hormones naturelles, elles sont désavan­tagées car elles fument plus, sont en surpoids et plus souvent hypertendues qu’autrefois. Elles sont par ailleurs plus fragiles vis-à-vis de l’infarctus, sans doute parce que chez elles, il survient à un âge plus avancé, quand d’autres maladies les rendent plus vulnérables. Enfin, elles prennent moins le temps d’une réhabi­litation au décours d’un accident cardiaque qui, incontes­tablement, améliore les suites. Enfin, on peut s’interroger sur la façon (le bon médicament, à la bonne dose) dont elles sont traitées, selon le même protocole que les hom­mes, car la grande majorité des essais pour ces médicaments qui ont transformé l’espérance de vie, en bonne santé, ont été jusqu’ici conduits exclusivement chez des hommes…