Le yoga restauratif, régénérant

Le yoga restauratif, régénérant
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Relaxante et réparatrice, cette pratique est idéale pour harmoniser l’organisme. Reposant avant tout sur l’immobilité du corps et des postures longues, elle apaise les tensions physiques et émotionnelles.
  Le yoga restauratif a été créé par l’Américaine Judith Hanson Lasater, une ancienne élève de B. K. S. Iyengar – un maître de hatha yoga –, devenue une professeure de yoga très reconnue. Cette discipline repose sur l’alignement osseux, musculaire et nerveux, et requiert la rigueur de la méthode Iyengar. « Si l’accent est mis sur le placement, la durée de chaque posture a également son importance, précise Anne-Cécile Lacombled, professeure de yoga Iyengar et restauratif. C’est la combinaison des deux, l’alignement et la durée de maintien des asanas (postures), qui entraîne une action globale et permet une récupération maximale. »  

Immobilité du corps et de l’esprit

Dans ce yoga, très doux et lent, on ne cherche pas un étirement maximal, ni à accomplir des prouesses en réalisant des postures de force ou d’équilibre. Les positions sont simples mais soutenues grâce aux accessoires tels qu’un bolster (coussin en forme de traversin), une couverture, une brique ou encore une chaise pour prendre appui lors des quelques postures effectuées debout. « Ces supports permettent d’approfondir les asanas et de gagner en stabilité. Ils facilitent l’ouverture du bassin et de la cage thoracique, et aident à maintenir la position entre 3 et 10 minutes. » Car, comme l’explique Anne-Cécile Lacombled, le phénomène de restauration commence après plusieurs cycles de respiration.  

Alignement du mental

Une fois le corps bien installé, la respiration devient plus ample et plus profonde. Sans aucun effort, le travail commence. On laisse aller le corps. Progressivement, la cage thoracique se soulève. Les côtes s’éloignent les unes des autres. Toute la région du plexus solaire, centre énergétique très important, se libère. « D’un seul coup, une très grande respiration se fait, comme si un loquet cédait et qu’une porte s’ouvrait, explique la fondatrice d’Atmâ Yoga Studio. On accède ainsi à un autre niveau. Au-delà du placement des os, des muscles et des nerfs, l’alignement du cervelet et du cerveau agit directement sur le système nerveux. La restauration n’est pas uniquement physique et musculaire mais également nerveuse. » Le mental ralentit. Le flot de pensées se calme !  

Le souffle, premier outil détox

À l’inspiration, l’air inhalé apporte l’oxygène nécessaire au corps pour fonctionner de manière optimale. Sur un plan symbolique, on emmagasine de l’énergie fraîche, neuve et calme. À l’expiration, on se débarrasse des toxines et du gaz carbonique. En éliminant les nœuds retenant les émotions, on évacue tout ce qui nous encombre. Rien de tel pour apaiser les tensions musculaires chroniques, détendre les organes et le système digestif. Ce relâchement naturel du corps favorise sa récupération et sa régénération en profondeur.

Réponses d'expert : Une pratique complémentaire

Anne-Cécile Lacombled,
professeure de yoga Iyengar et restauratif, fondatrice d’Atmâ Yoga Studio, à Paris

Le yoga restauratif se pratique en complément d’autres disciplines et se marie avec n’importe quel autre type de yoga : hatha (le plus classique et populaire), asthanga (le plus dynamique), nidra (le « yoga du sommeil »), Iyengar (le plus rigoureux), etc. Il est au yoga ce que les étirements et les séances de récupération active sont au domaine sportif. Il aide à la récupération physique et mentale. Même s’il est accessible à tous, il est particulièrement conseillé à celles et ceux qui rencontrent des difficultés médicales  ou psychologiques : des personnes souffrant de maux de dos, étant en réathlétisation à la suite d’une blessure ou d’une opération, recevant un traitement lourd (chimiothérapie), en burn out… Le yoga restauratif engage le corps mais ne le fatigue pas.