La vermifugation d’automne doit être ciblée pour éliminer des parasites digestifs potentiellement très dangereux pour les chevaux, les petits strongles (ou cyathostomes). À partir du printemps, les chevaux ingèrent en effet de grandes quantités de larves de ces vers ronds en mangeant de l’herbe ou la paille de leur litière. En novembre-décembre, leur intestin peut en contenir plusieurs milliers !
Les petits strongles : dangereux
Lorsque l’infestation est sévère, les conséquences peuvent être graves : diarrhée chronique, amaigrissement, baisse de forme, anémie, coliques… L’intestin de certains chevaux est parfois tellement abîmé par les parasites que les équidés doivent être euthanasiés. C’est au début de l’automne que la vermifugation contre les petits strongles est la plus efficace car, dès qu’il commence à faire froid, les larves se mettent au repos, « cachées » dans la muqueuse de l’intestin, où elles sont peu sensibles à l’action des vermifuges.
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Attention au pyrantel
Les petits strongles ont développé des résistances à certaines molécules antiparasitaires, notamment le fenbendazole et le pyrantel. Ce dernier est très fréquemment utilisé pour vermifuger les équidés car sa sécurité d’emploi le rend administrable aux poulinières (juments destinées à la reproduction). Cette molécule est normalement active sur de nombreux parasites, dont les cyathostomes, mais des études ont mis en évidence de nombreux cas de résistance chez les chevaux et les ânes. Actuellement, les produits les plus efficaces contre les petits strongles sont ceux qui contiennent de la moxidectine, éventuellement associée à du praziquantel. Le vétérinaire reste le mieux placé pour vous conseiller sur le choix d’un vermifuge.
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Une surveillance régulière
Deux vermifugations par an, dont une à l’automne, suffisent pour la plupart des chevaux, mais tous n’ont pas la même tolérance aux parasites : certains individus en hébergent beaucoup sans montrer de signes particuliers. Ces chevaux excrètent cependant beaucoup d’œufs et représentent un danger pour leurs congénères. Il est donc important de les repérer et de les traiter plus souvent que les autres, soit trois ou quatre fois par an. Demandez au vétérinaire de faire analyser les crottins de votre cheval une fois par an pour adapter la vermifugation au statut parasitaire de l’animal. Idéalement, il faudrait même effectuer un contrôle en avril et un autre en octobre, avant la vermifugation d’automne.
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À savoir
Il est très important de tout faire pour préserver l’efficacité des molécules antiparasitaires sur les parasites du cheval. L’émergence de résistances à grande échelle rendrait en effet difficile le contrôle du parasitisme, en particulier vis-à-vis des petits strongles. Un protocole de vermifugation raisonnée doit donc être mis en place avec le vétérinaire. Lors de l’administration du médicament, évaluez, le plus précisément possible, le poids de votre cheval et respectez la dose conseillée. Comme pour les antibiotiques, un sous-dosage favorise l’apparition des résistances aux vermifuges.