La médecine humaine fait de plus en plus appel à l’odorat du chien pour dépister des maladies qui ne sont pas toujours facilement repérables avec les moyens classiques. Efficacité testée et prouvée !
Grâce à leur flair, les chiens sont capables de localiser les victimes d’avalanches prisonnières de la neige ou de retrouver des personnes disparues. Mais saviez-vous qu’ils peuvent également détecter si une personne est atteinte d’un cancer en usant de leur odorat exceptionnel ? Ils sont ainsi devenus les auxiliaires pas comme les autres des médecins.
L’incroyable « nez » du chien
Le nez humain compte environ 5 millions de cellules olfactives alors que, dans les 200 cm2 de muqueuse qui tapisse le nez d’un berger allemand, il y en a au moins 200 millions ! Le chien est donc beaucoup mieux équipé que nous pour repérer (et différencier) des odeurs, même si les molécules qu’elles contiennent sont présentes en quantité extrêmement faible. Certaines races ont des capacités olfactives plus développées que d’autres. En matière de chiens de recherche, c’est le chien de Saint-Hubert qui est considéré comme le plus performant. Ce grand chien, sélectionné à l’origine pour la chasse, possède un flair incroyable : il possède jusqu’à 300 millions de récepteurs olfactifs, soit un tiers de plus qu’un berger allemand ! Il est ainsi capable de retrouver la trace d’une personne disparue depuis plusieurs jours et peut garder en mémoire une odeur pendant plusieurs mois ! Il est souvent appelé sur le terrain par la gendarmerie quand un chien de pistage « standard » a échoué… Si le chien de Saint-Hubert est aussi performant, c’est parce que son cœur est aussi grand que son nez : par amour pour son maître, il accomplit des exploits.De la truffe au nez électroniques
S’il n’est évidemment pas question de placer des chiens dans toutes les salles de consultation, les études réalisées avec leur contribution pourraient permettre d’identifier certaines substances odorantes, imperceptibles par le nez humain, mais dont la valeur diagnostique est importante. L’avancée des connaissances pourrait ainsi conduire au développement de « nez électroniques », utilisables dans le domaine du dépistage de très nombreuses maladies.
Une odeur particulière pour chaque maladie ?
Un problème de santé modifie nos odeurs corporelles, même en tout début d’évolution. La diphtérie, le scorbut, la fièvre jaune sont par exemple des maladies connues pour leur odeur particulière. Une odeur spécifique est émise par les personnes atteintes du paludisme. Les moustiques qui transmettent la maladie piquent d’ailleurs de préférence ces dernières et des études ont montré que les chiens sont également capables de « renifler » la présence de l’infection chez les malades. On sait aussi que certains d’entre eux peuvent détecter l’imminence d’une crise d’épilepsie ou d’une crise d’hypoglycémie chez une personne diabétique rien qu’en sentant son haleine et/ou ses sécrétions corporelles. Le chien peut alors alerter son maître qu’il est en danger…À savoir
Quand un chien recherche une personne disparue, il suit sa trace en ayant mémorisé l’odeur de sa transpiration, spécifique à chaque individu. Dans le cas d’une maladie infectieuse, l’animal repère un ensemble de substances volatiles liées à l’agent pathogène (ou produites par l’organisme malade) ; c’est ce qu’on appelle le volatilome. Présent dans la circulation sanguine, ce dernier peut être excrété dans l’air expiré, l’urine, la salive, les fèces, le lait et la sueur. Le chien détecte la présence de ces « notes olfactives » anormales en reniflant les échantillons qu’on lui présente.
De nombreux cancers dépistés
Les chiens ne s’arrêtent pas à la détection des maladies infectieuses et métaboliques ; ils sont aussi aptes à repérer la présence de différents types de cancers chez l’homme. Aujourd’hui, des équipes de cancérologie basées dans plusieurs pays étudient les applications potentielles des extraordinaires capacités du chien.Info
La façon dont un chien identifie un cancer reposerait sur un mécanisme immunitaire complexe. La membrane externe des cellules du corps humain est « hérissée » de petites protéines, les antigènes. L’analyse de ces derniers constitue une véritable carte d’identité : ils renseignent ainsi sur le groupe sanguin de la personne, les tissus qu’elle peut accepter lors d’une greffe, etc. Bien entraîné, un chien serait capable de détecter le taux d’antigènes et de repérer une modification induite par le développement d’un cancer. Une méthode peu coûteuse, indolore et sans risque.