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Actualités de l’incontinence urinaire
Chiffre
3 millions au moins de femmes sont peu ou prou concernées par des fuites urinaires. * www.urofrance.orgDeuxième grande cause d’incontinence, l’incontinence urinaire par impériosité, de quelques gouttes à un volume plus important, quand l’envie soudaine confine à la fuite, comme à l’immersion des mains dans l’eau froide ou l’introduction de la clé à l’entrée de chez soi… À l’origine du trouble, une hyperactivité des muscles de la vessie, qui se contracte involontairement.
Enfin, l’incontinence peut associer les deux mécanismes. Le diagnostic est posé le plus souvent sur l’interrogatoire, en particulier le calendrier mictionnel, sur 48 heures, et un bilan urodynamique parfois proposé, indolore, pour faire plus précisément la part des choses, stabilité de la vessie et de sa capacité fonctionnelle, et qualité du sphincter urétral.
Garder l’espoir malgré les fuites urinaires !
Quelle qu’elle soit, l’incontinence peut se soigner. Les progrès les plus récents concernent l’incontinence par hyperactivité dont, le traitement, par des médicaments qui empêchent les spasmes en contrôlant les nerfs de la vessie, était perfectible.
- Médicament anticholinergique
Équivalente en termes d’efficacité au médicament de référence, la fésotérodine est de surcroît bien tolérée, y compris par les personnes les plus fragiles, les plus âgées, avec moins de troubles de la mémoire, de constipation ou de bouche sèche. Un atout si l’on prend déjà plusieurs médicaments, dont les effets indésirables s’ajoutent…
- Le botox en deuxième ligne
Jusqu’ici réservé, dans ses indications “médicales“, aux vessies hyperactives pour des raisons neurologiques (la sclérose en plaques), le botox sera très prochainement autorisé pour le traitement des vessies hyperactives qui ne seraient pas forcément liées à de telles maladies, lorsque les médicaments sont jugés insuffisamment efficaces. Il induit en effet une très forte relaxation musculaire à l’endroit de l’injection. S’il est donc très efficace, sans effet secondaire ; l’effet est toutefois transitoire, six mois environ, ce qui oblige à de nouvelles “interventions“ (toujours sous anesthésie locale, en hospitalisation de jour). Deuxième inconvénient, il est parfois (5 % des cas) trop efficace, ce qui oblige à un autosondage pendant quelques jours à semaines, le temps que le produit s’estompe. Une opération indolore, facile, que les personnes très gênées et dûment informées préfèrent aux fuites.
- Un médicament d’une nouvelle famille
Le mirabegron n’est pas encore disponible en France, mais ce relaxant des muscles de la vessie, via un autre récepteur (adrénergique cette fois) est prometteur, puisque doté de la même amplitude d’effets que le challenger (les anticholinergiques) et d’un profil de tolérance identique à celui du placebo ! Il semble que le médicament soit complémentaire des anticholinergiques, les deux molécules devant être prescrites simultanément (à la manière des antihypertenseurs). Il est en cours d’investigation par les autorités en charge du médicament en France. Sans oublier la bandelette urinaire ou la couche adulte.
Conseils de pharmacien
Pour éviter de se retrouver en situation d’envie (trop) pressante…
- Point de tisanes diurétiques, de soupettes le soir qui remplissent à coup sûr la vessie
- Vider régulièrement la vessie et boire par petites quantités
- Peu de café, un excitant, de la vessie aussi ; vin blanc et champagne avec modération
- Repérer les toilettes lors de sorties dans des endroits inhabituels
Ou de fuite au moindre éternuement…
- Diminuer, voire arrêter le tabac
- Limiter le surpoids
- Préférer les sports en apesanteur (la natation) ou porté (le vélo)
- Rééduquer son périnée après un accouchement (plutôt que ses abdominaux !)
Réponses d'expert : après les bandelettes, peut-on encore faire des progrès pour le traitement des incontinences d'effort?
Pr François Haab,chef du service d’urologie de l’Hôpital Tenon à Paris
Nous savons mieux aujourd’hui, à 15 ans de recul, quel type de bandelettes poser à chaque patiente, bandelettes “rétropubiennes“, qui restent plus horizontales, destinées aux plus jeunes et/ou sportives, ou bandelettes “transobsturatrices“ pour les femmes dont le périnée est plus fragile. Les organes sont alors parfaitement arrimés et le problème réglé dans 80 à 85 % des cas. Cette mini-chirurgie, personnalisée, est réalisée sauf exception “en ambulatoire“, sans hospitalisation.
La rééducation périnéale, par un kinésithérapeute ou une sage-femme, reste le traitement de première intention (même si des études très récentes considèrent qu’elle est moins efficace que les bandelettes). Elle est active et/ou passive, comporte une éducation à la fonction des muscles de la région (dont la vessie) et un apprentissage des “bonnes pratiques“ de contraction. En complément éventuel, les techniques d’électrostimulation.