Stress : on se calme !

Stress : on se calme !
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L’organisme n’est pas toujours capable de s’adapter aux situations ou aux événements stressants. À la longue, les conséquences peuvent être graves. Gare au stress chronique…
  Un mot souvent mal employé. « Je suis stressé(e) » veut parfois dire « je suis énervé(e) », « speedé(e) » ou bien « je suis anxieux(se) », « j’ai le trac ». Dans le premier cas, c’est une exagération et une mauvaise compréhension du phénomène ; dans le second, il y a confusion. En fait, on ne peut parler de stress que si l’on est confronté à un événement précis ou une situation particulière et que l’on doit réagir. Être stressé, c’est fournir un effort pour s’adapter à un changement important, un danger, une émotion intense. C’est une réaction physiologique de l’organisme pour faire face.

Une réaction de l’organisme

Qu’il s’agisse d’un entretien d’embauche, d’une agression ou d’une catastrophe, le corps et le cerveau se mobilisent immédiatement. Le système nerveux dit sympathique libère de l’adrénaline pour activer les connexions neuronales et du cortisol pour fournir aux organes davantage d’énergie et ainsi pouvoir répondre vite à la menace. Après cette phase d’alerte, l’organisme s’adapte en puisant dans ses réserves d’énergie. Les symptômes traduisant cette mobilisation du corps varient d’une personne à l’autre : souffle court, transpiration, bouche sèche, appétit coupé, vomissements, diarrhées, maux de tête…, mais sont transitoires. C’est un processus normal de défense qui permet de trouver une solution. Ensuite, l’état de stress diminue, l’organisme se relâche, retrouve son fonctionnement habituel et les symptômes disparaissent. Mais pas toujours. Le stress aigu peut provoquer un infarctus du myocarde ou un AVC (accident vasculaire cérébral) si l’organisme, déjà fragilisé par une maladie ou par l’âge, ne supporte pas un tel effort d’adaptation.
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Plantes ou granules

Les cures de compléments alimentaires ciblés, à base de magnésium, de vitamines et de sels minéraux ou de plantes constituent un « plus » appréciable quand on sent le stress monter (lire « Le conseil du pharmacien »). Passiflore, valériane, aubépine, mélisse et millepertuis visent à réguler les symptômes. La valériane est décontractante et calmante de même que l’aubépine, surtout quand le cœur s’emballe. La passiflore est conseillée en cas de serrements thoraciques et de troubles du sommeil et la mélisse quand le stress provoque des troubles gastro-intestinaux. À prendre séparément ou associées en infusions ou, plus pratiques, en gélules, extraits secs, sticks ou gouttes. Un peu à part, le millepertuis « marche » lorsque le stress devient chronique sur fond d’anxiété ou de dépression. À savoir : il ne faut pas en prendre en même temps qu’un antidépresseur ni avec d’autres médicaments, notamment indiqués dans les troubles cardiaques, et les contraceptifs par voie orale. Les granules homéopathiques apportent des réponses au cas par cas selon le type de symptômes. Par exemple, Ignatia en cas de boule dans la gorge et Gelsemium pour prévenir le trac avant un examen. Il existe aussi des médicaments anti-stress en comprimés à croquer ou en granules, associant plusieurs composés homéopathiques comme Magnesia bromata, Calendula, Atropa belladonna, Viburnum opulus.  

Conseils de pharmacien

Plusieurs compléments alimentaires permettent d’améliorer la résistance au stress et de réduire anxiété et fatigue. En comprimés, gélules, ampoules à boire et sachets à diluer. Certains à base de plantes comme Sedivitax (Aboca) ou de plantes et bourgeons (Naturgem Dual Force Stress bio de Vitaflor). Ou associant plantes, magnésium, vitamines du groupe B et acides aminés  (D-Stress Booster de Synergia, Magzen de Dielen). La gelée royale bio lutte contre l’état d’épuisement (Vitaflor). En homéopathie : Biomag (Lehning) et, nouveau, Nerediem.
 

Lâcher prise

Quand le stress est ponctuel, les petits trucs peuvent suffire à le faire disparaître. Par exemple, inspirer et expirer profondément devant une fenêtre ouverte pendant quelques minutes. Ou simplement marcher dans la forêt pour se vider la tête, écouter une musique apaisante pour ralentir le rythme cardiaque et faire baisser la tension. Mais quand le stress dure ou s’intensifie au risque de « craquer », place aux techniques de relaxation qui permettent d’apprendre à maîtriser le stress et de lâcher prise : sophrologie, yoga, qi gong, taï-chi, hypnose… La pratique régulière des exercices de cohérence cardiaque permet, quant à elle, de se calmer face à un événement stressant, d’apprivoiser une émotion trop violente et d’accroître ses capacités d’adaptation aux changements. En respirant à un certain rythme, on diminue sa fréquence cardiaque et on se relaxe (lire « Réponse d’expert ») ; ça s’apprend. Autre méthode prisée aujourd’hui : la méditation en pleine conscience qui vise à se centrer sur l’instant présent. À chacun de tester et de trouver la technique qui lui convient le mieux pour se protéger des effets négatifs du stress.  

Réponses d'expert : respirer à la bonne fréquence

Thierry Thomas*
Ancien directeur des Thermes d’Allevard et créateur de l’appli Respirelax

Pour commencer à pratiquer la cohérence cardiaque, la méthode la plus simple, la plus accessible, est de caler sa respiration sur un rythme imposé – mais pas n’importe lequel. Asseyez-vous sur une chaise, les pieds à plat et le dos droit. Inspirez par le nez calmement, sans forcer, sur 5 secondes et expirez doucement par la bouche sur le même temps. C’est à la portée de tous mais le défaut des débutants est d’inspirer et d’expirer trop vite. Prenez votre temps ; comme toutes les pratiques, il faut un temps d’adaptation avant de passer à des exercices plus exigeants.

* Auteur de Je me sens bien avec la cohérence cardiaque, éd. Leduc.s Pratique, 2019.
 

À lire

- Mon cahier anti-stress (30 exercices quotidiens), Sylvia André et Isabelle Maroger, Ed. Solar. 2019.
- No stress (guide), Gina Biegel, éd. De Boeck, 2019.
- Coloriages anti-stress, Lidia Kostanek, éd. Hachette pratique, 2019.