Le mal de dos n’aura pas le dernier “maux”

Le mal de dos n’aura pas le dernier “maux”
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Contrairement aux idées reçues, une mauvaise position assise ou debout n’use pas le dos. On peut être voûté et ne pas ressentir de douleur, et se tenir bien droit et avoir mal aux lombaires…

« Redresse-toi ! », « Garde le dos bien droit ! », « Plie les jambes quand tu te baisses et soulèves une charge ! », etc. Qui n’a pas eu droit
à ces injonctions de « bonne tenue » quand il était enfant ? Et pourtant, aujourd’hui, aucune étude scientifique confirme un possible lien entre posture et mal de dos. Pour Grégoire Gibault, masseur-kinésithérapeute, professeur en thérapie manuelle à l’Institut de thérapie manuelle et de physiothérapie, et créateur de la chaîne YouTube Major Mouvement, « ce n’est pas parce que l’on se tient droit que le dos est en bonne santé. Ce serait trop simple ! »

La posture, faux berger du mal de dos

Debout ou assis, il n’y a pas de maintien idéal pour préserver sa colonne vertébrale. « Chaque personne étant unique, les douleurs seront différentes d’un individu à un autre, ajoute Grégoire Gibault. Il n’existe pas un mais des maux de dos. Avant de chercher à mettre en place des solutions, il faut identifier le problème : depuis quand ? À la suite d’un choc physique, lié au mode de vie, au stress, à une fatigue, un deuil, un divorce, un travail difficile, etc. ? La douleur est-elle chronique ? Est-elle d’origine traumatique, inflammatoire, neurologique, tumorale, infectieuse, vasculaire ? »

Rien de tel que le mouvement

Sédentarité, surpoids, manque d’exercice et de tonicité, mauvaises postures ou « faux » mouvements... les raisons d’avoir mal au dos ne manquent pas. Si l’on a besoin de trouver des coupables, il faut toutefois garder en tête que la meilleure position est celle que l’on ne maintient pas trop longtemps. « Pour faire simple, le mouvement a une action locale (renforcement des muscles, des tendons, des os, lubrification des articulations), globale (circulation sanguine, meilleure vascularisation des tissus, sécrétion d’hormones du bien-être, régulation des neurotransmetteurs), et sociale (lien avec les autres et avec soi-même). La capacité d’un tissu à s’adapter dépend de l’apport de sang qui contient tous les éléments nécessaires à cela. Sans vascularisation, le tissu meurt. En bougeant, le système musculosquelettique s’ajuste en répartissant au mieux les contraintes de la vie quotidienne auxquelles il est soumis », poursuit le spécialiste.

Une question d’adaptation

Pour survivre, le corps doit sans cesse s’adapter à son environnement. « Mais reste à connaître ce qu’il est capable de supporter, tout comme chacune de ses structures. Une aptitude qui, par ailleurs, se détériore au fil du temps. Plus on avance en âge, moins nos structures sont aptes à encaisser. Le corps vieillit. Passé 30, 40, 50 ans, l’intérêt que nous devons porter à l’entretien de notre corps doit être de plus en plus important », conclut Grégoire Gibault.

L’avis de l'expert : En toute simplicité

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Grégoire Gibault,, masseur-kinésithérapeute, youtubeur (youtube.com/@MajorMouvement) et auteur de Le grand guide Major Mouvement pour soigner vos douleurs (Marabout)

« À la question, quels sports pour prévenir le mal de dos ? Ma réponse est sans appel : celui que vous pratiquez, que vous aimez ! Pour un lumbago par exemple, le meilleur moyen pour qu’un muscle se relâche, c’est de le faire bouger progressivement et régulièrement, et avec plaisir ! Votre dos est instable et fatigue vite ? Travaillez en force les muscles clés (abdos, dos, fessiers) et en endurance (gainage) en engageant bien le transverse. C’est l’accumulation de petits changements qui modifie le corps. On se blesse parce que l’on va trop vite, trop fort et trop longtemps sur une structure qui n’est pas exercée à supporter aussi vite, aussi fort, aussi longtemps. Seul l’entraînement permet d’augmenter les capacités. Alors, bougez ! »

EN CHIFFRES

Selon le Baromètre BVA pour l’Assurance maladie, 93 % des Français déclarent avoir déjà eu mal au dos, avec une localisation dans le bas de la colonne vertébrale pour 87 % d’entre eux. On parle alors de « lombalgie commune », c’est-à-dire sans gravité. 38 % indiquent en avoir souffert plus de dix fois au cours des cinq dernières années.