Jambes lourdes ? Libérez-vous !

Jambes lourdes ? Libérez-vous !
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Faciliter le retour veineux et arrêter de souffrir est à votre portée. Conseils, veinotoniques, compression : cumulez !
 
Une femme sur deux se plaint, à des degrés divers, de troubles veineux. Les hommes un peu moins, mais un sur quatre tout de même. Les symptômes se manifestent surtout après 60 ans, mais ils peuvent apparaître plus tôt, parfois dès l’adolescence. Selon les paléontologues, l’insuffisance veineuse remonte à des millions d’années, quand l’Homme a adopté la position debout. Depuis, le sang veineux doit lutter contre l’effet de la pesanteur pour remonter des membres vers le cœur où il se régénère...

Quand les veines fatiguent

Chiffre

18 millions d’adultes au moins souffrent d’insuffisance veineuse en France. Source : Insee.
Contrairement aux artères, les veines ne sont pas constituées de fibres élastiques. Leurs parois sont bien plus minces, contiennent moins de tissus musculaires et sont donc peu extensibles. Elles ne bénéficient pas non plus des contractions du cœur pour propulser le sang. C’est essentiellement grâce à un système élaboré de valvules, situées le long de la paroi interne des veines, que le retour veineux peut être assuré. Ces valvules, tels des clapets antireflux, s’ouvrent pour laisser passer le sang quand la pression en aval est supérieure à la pression en amont, puis se ferment pour l’empêcher de redescendre. Lors de la marche, le poids du corps exerce une pression sur la plante du pied et aide ainsi à propulser le sang veineux vers le haut. Les contractions des mollets prennent le relais. Les mouvements du diaphragme produits à l’inspiration et à l’expiration permettent aussi au sang présent dans les cuisses et dans l’abdomen de remonter.

Alerte jambes lourdes !

Mais les petits clapets antireflux peuvent se détériorer et les parois veineuses devenir moins toniques. Ne pas marcher, ou pas suffisamment, ne facilite pas non plus le retour veineux. Les veines, alors, se dilatent, le sang ne remonte plus correctement et stagne de plus en plus. Les jambes deviennent lourdes, douloureuses et les chevilles gonflent.  

L’insuffisance veineuse en été

L’été n’est pas la bonne saison pour ceux et celles qui souffrent de problèmes veineux ! Mais on peut en profiter pour marcher dans l’eau (une demi-heure par jour au minimum), en piscine ou au bord de la mer, c’est excellent ! L’eau exerce en effet une pression à la fois douce, ferme et bien répartie sur la jambe, plus forte aux chevilles et de moins en moins en remontant vers les cuisses. Nager aussi est bénéfique : à chaque mouvement, l’eau masse les jambes et stimule la circulation. Même marcher pieds nus, de préférence sur un carrelage frais, est bon pour le retour veineux.

Comprimer les veines pour limiter les dégâts !

Aucun traitement ne guérit l’insuffisance veineuse, mais la contention ou compression élastique soulage efficacement. En exerçant une contre-pression sur les jambes, elle réduit le calibre des veines, augmente la vitesse d’écoulement du sang et a un effet anti-œdème. Elle a aussi l’intérêt de limiter l’évolution de l’insuffisance veineuse et de prévenir les complications ou de les traiter. À ce titre, les bas jarret ou autofixants, les collants et les chaussettes de compression sont remboursés par l’Assurance maladie sur prescription médicale. À chaque stade de la maladie correspond une classe, de la 1 (compression légère) à la 4 (extra-forte). Le médecin choisit celle qui est la plus adaptée, mais c’est au pharmacien de prendre les mesures : tours de cheville, de mollet, de cuisse, de hanche, hauteur de la demi-jambe ou de la jambe. Il vous proposera différents modèles (pour femmes ou pour hommes) en plusieurs matières et coloris, sans omettre les conseils pour les enfiler plus facilement. Même quand on ne porte pas de contention tous les jours, il est vivement recommandé d’en mettre avant d’entrer dans l’avion pour un vol long-courrier. Les modèles dits de confort (classe 0), également en pharmacie, ne sont pas remboursés mais sont utiles en cas d’insuffisance veineuse légère.

Le choix des veinotoniques

Appelés aussi phlébotoniques, les veinotoniques soulagent en stimulant le tonus veineux et peuvent aussi avoir une action locale sur l’inflammation, responsable de douleurs et d’œdème. Ils associent souvent diverses plantes : marron d’Inde, petit houx, vigne rouge, cassis, ginkgo biloba, mélilot... Plusieurs possibilités : la voie orale (comprimé, gélule, ampoule, solution buvable) ou locale. Les crèmes et les gels, appréciés en été pour leur fraîcheur, s’appliquent en massages circulaires et en remontant. Pour commencer à ressentir les effets bénéfiques des veinotoniques par voie orale, il faut compter deux semaines au moins, le mieux étant de faire des cures de deux ou trois mois, notamment l’été. Ils peuvent se prendre en complément d’applications de gel ou de crème ou du port de bas, de collants ou de chaussettes de maintien. À ne pas négliger : l’homéopathie et, à tous les stades de la maladie veineuse, les cures thermales. Les principales stations spécialisées en phlébologie sont Argelès-Gazost, Barbotan-les-Thermes, Cauterets, Dax, Jonzac, La Léchère-les-Bains, Rochefort-sur-Mer.
 À lire également : Ce qui est bon pour le système veineux
 

Conseils de Pharmacien

Compression : l’art et la manière
Quand vous enfilez bas, collant ou chaussettes, attention aux bagues et aux ongles longs ou cassés qui peuvent les trouer. Pour éviter de les abîmer, soignez aussi vos pieds s’ils sont calleux, fendillés ou crevassés avec une crème à l’urée et une râpe adaptée (en pharmacie).

Si vous avez du mal à les mettre, en raison d’un surpoids ou de rhumatismes par exemple, votre pharmacien peut vous montrer comment utiliser des aides adaptées : étuis glissants, enfile-bas à armature métallique ou extenseurs.