Où est passée votre motivation professionnelle ?

Où est passée votre motivation professionnelle ?
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Ennui, stress, manque de perspective : comment préserver voire retrouver le plaisir de travailler lorsque la motivation s’étiole et que le bore out, syndrome d’épuisement professionnel provoqué par l’ennui, vous guette ?
   
« Motivés, motivés, il faut rester motiver… » Ce refrain de Zebda trouve bien peu d’écho chez les salariés français, qui sont les champions… de la démotivation au travail. Une enquête menée par Ipsos1 a révélé que, comparés à 17 autres pays, nous étions bons derniers pour la motivation professionnelle. Si 37% des salariés dans le monde se déclarent désengagés, en France ce sont plus de 54% de travailleurs dont la motivation est en berne ! Et seulement, 5% se disent « engagés », contre 13 % dans les autres pays. Quelles sont les causes de ce désamour pour le travail ? Comment rebooster sa motivation ?
 

Un modèle professionnel vieillot

L’un des points négatifs que remontent les salariés interrogés est le manque de liberté dans le choix de leur espace de travail. Le travail en France s’organise encore autour du modèle un ordi + un bureau + des collègues tout autour avec des téléphones qui sonnent, alors que dans d’autres contrées, les salariés disposent d’une plus grande autonomie et de la possibilité de s’isoler pour travailler au calme s’ils le souhaitent, que ce soit chez eux ou dans une salle de retrait. Le télétravail, pourtant désiré par de nombreux salariés, peine à s’installer dans les us et coutumes françaises, et la tendance au « présentéisme » érode l’ardeur à l’ouvrage. Les travailleurs rêvent de mobilité, de matériel portable leur permettant de rester connectés sans pour autant être interrompus toutes les cinq minutes, tout en participant à des réunions d’équipe lorsque c’est nécessaire.  

Des leviers de motivation parfois tabous

Nous sommes 51% (2) à estimer être mal payés, ce qui entraîne une baisse de motivation et un désir d’aller voir ailleurs si l’herbe y est plus verte. Mais pour autant, l’argent reste un sujet difficile à aborder dans l’entreprise, et peu osent réclamer à leurs managers l’augmentation qu’ils estiment mériter. Même son de cloche lorsqu’on évoque les compétences et l’évolution professionnelle : les perspectives de carrière et la possibilité de continuer à se former sont deux piliers de la motivation professionnelle, et deux demandes difficiles à formuler. Timidité, manque de confiance en soi, attente d’une reconnaissance spontanée lorsqu’on s’investit beaucoup : les causes sont multiples mais le résultat est le même. La motivation est minée par cette frustration sous-jacente, et le découragement s’installe peu à peu.  

Le bore out, nouvelle star des open spaces

Certains salariés, pourtant bien payés et avec des jobs considérés comme intéressants, s’enfoncent dans la démotivation. Boule au ventre le lundi matin, appréhension au retour des vacances : ils ressentent une perte de sens et d’intérêt pour leur travail. Ils s’ennuient, dépriment, et n’osent pas l’avouer de peur de passer pour des enfants gâtés dans un contexte économique tendu. Ils subissent ce qu’on appelle un bore out, pour syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui, qui provoque les mêmes dégâts que son cousin le burn out : démotivation, anxiété, tristesse, et à long terme perte d’estime de soi qui peut déboucher sur une dépression.  

Retrouver du désir professionnel

Le travail, c’est comme la vie privée : sans désir, la machine s’enraye. Si ces différentes situations résonnent avec des frustrations que vous ressentez au quotidien, il est temps de faire un bilan. Votre travail répond-il toujours à vos aspirations profondes ? Trouvez-vous un sens aux efforts que vous fournissez ? Si la réponse est non, prenez le temps de réfléchir aux métiers qui vous attireraient : plombier, comédien, ébéniste, auteur, ne vous fixez pas d’autres limites que votre imagination et laissez remonter tout ce qui est enfoui profondément. N’hésitez pas à demander à quelques proches de vous aider en vous indiquant les métiers dans lesquels ils vous verraient bien, et les talents qu’ils discernent chez vous. Profitez de votre droit à la formation pour réaliser un bilan de compétences qui vous permettra ensuite d’envisager une reconversion professionnelle, ou de formuler des demandes d’évolution plus précises à votre entreprise. En bref, commencez par vous écouter sans vous censurer, et le reste suivra.
  1. Source Enquête Ipsos réalisée pour Steelcase auprès de 12 500 salarié répartis dans 17 pays – 2016
  2. Etude Opinion Way / Monster 2014 / Baromètre des salaires 2014