Ne pas déranger un chat qui dort !

Ne pas déranger un chat qui dort !
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Nous passons environ un tiers de notre vie à dormir mais le chat, lui, dort au moins 60 % de son temps ! Biologiquement, il lui faut de 14 à 16 heures de sommeil par jour. Un repos qu’il organise comme il l’entend.
  Tout le monde, enfants inclus, doit apprendre à respecter le repos d’un chaton dès que celui-ci arrive à la maison. Comme pour le bébé humain, un temps de sommeil suffisant est indispensable à sa croissance, à son bon développement émotionnel et à la mémorisation de ses apprentissages. Un chat qui ne dort pas assez parce qu’on le dérange ou parce qu’il ne se sent pas en sécurité peut développer des troubles du comportement.  

À chacun son rythme

Le temps de sommeil quotidien d’un chat varie selon son âge (un nouveau-né dort plus de 20 heures par jour), son état de santé, son tempérament (un persan tranquille a tendance à dormir plus qu’un siamois hyperactif)… Son environnement compte également beaucoup. Un chat d’intérieur dort beaucoup parce qu’il n’a pas grand-chose à faire… À l’inverse, un chat libre de sortir sera plus actif mais il reste sensible à la météo – même un chat d’extérieur préférera la sieste à la chasse quand il pleut et qu’il fait froid dehors.   Les chats dorment globalement plus la nuit que le jour mais des phases d’éveil et de sommeil se succèdent sur 24 heures ; la durée moyenne des « siestes » est cependant plus courte chez les chats d’intérieur, qui fractionnent plus leur durée totale de sommeil que les chats d’extérieur. En général, un chat adapte son cycle de sommeil au rythme de vie de son propriétaire, peut-être pour passer plus de temps à ses côtés…

À savoir

Lorsqu’il n’a pas accès à l’extérieur, un chat manque cruellement de raisons de rester éveillé ; alors il dort (et il mange) pour occuper son temps. Proposez-lui des jouets, jouez avec lui, aménagez votre intérieur pour qu’il ait envie de grimper et de bouger et vous verrez votre chat devenir plus actif. Il ne tardera pas à vous provoquer au jeu quand il aura compris que vous êtes disponible !
 

Gros rêveur

Comme le nôtre, le sommeil du chat se décompose en sommeil léger, profond et paradoxal. Juste après l’endormissement, le félin est encore capable de réagir à la moindre stimulation ; il ouvre les yeux puis se rendort s’il s’agit d’une fausse alerte. Le temps de sommeil léger est plus important pendant la journée que la nuit. Le chat conserve une forme de vigilance, au cas où il faudrait fuir un danger. Quand il tombe en sommeil profond, un chat est au contraire difficile à réveiller. Son activité cérébrale est lente, sa respiration régulière et ses muscles sont détendus. Cette phase dure de 15 à 30 minutes. Des périodes de quelques minutes de sommeil paradoxal entrecoupent le sommeil profond. Le chat dort mais peut se mettre à pédaler, pousser de petits cris, bouger les oreilles, les moustaches et la queue… Bref, le chat rêve ! Sous les paupières, des mouvements oculaires rapides sont en relation directe avec l’activité cérébrale intense à ce stade. Le sommeil paradoxal du chat occupe environ 30 % de son temps de sommeil profond, soit plus de trois heures par jour au lieu de deux en général chez l’Homme. C’est la raison pour laquelle les physiologistes ont souvent utilisé le chat comme sujet d’étude du sommeil paradoxal (en opérant autrefois des expériences cruelles pour étudier les conséquences d’un manque de sommeil). Les chats (comme les humains) peuvent mourir de la privation de sommeil paradoxal. De cette évidence, il faut garder en tête qu’un chat doit pouvoir dormir dans de bonnes conditions pour rester en bonne santé.  

Pourquoi parler de sommeil « paradoxal » ?

Durant l’endormissement et les premières phases du sommeil (léger et profond), le tonus musculaire s’estompe jusqu’à disparaître totalement et le fonctionnement neuronal ralentit. C’est au moment où le tonus musculaire est totalement absent que le cerveau se réveille brutalement et présente une activité proche de l’éveil. Ce stade a été baptisé « sommeil paradoxal » car il fait coexister une activité cérébrale intense et un état d’inertie corporelle.
 

Amateur de confort

Pour bien se reposer, un chat apprécie un endroit confortable, calme, à l’écart du passage et à l’abri du froid et des courants d’air. Même s’il lui arrive de s’installer dans le panier du chien posé par terre, il est préférable de lui aménager des lieux de repos en hauteur, dans des endroits où il se sentira en sécurité.

À savoir

Lorsqu’il n’a pas accès à l’extérieur, un chat manque cruellement de raisons de rester éveillé ; alors il dort (et il mange) pour occuper son temps. Proposez-lui des jouets, jouez avec lui, aménagez votre intérieur pour qu’il ait envie de grimper et de bouger et vous verrez votre chat devenir plus actif. Il ne tardera pas à vous provoquer au jeu quand il aura compris que vous êtes disponible !
 

Plusieurs lieux pour dormir ?

En observant votre chat, vous constaterez qu’il dort souvent dans plusieurs sites de couchage différents, qu’il fréquente à des heures particulières de la journée. Quand il en a la possibilité, le chat aime changer de couche en fonction de l’ensoleillement et de la chaleur des pièces ! Certains chats s’adaptent aussi au rythme de la maison pour être sûrs d’être tranquilles à tout moment : ils dorment par exemple sur un fauteuil à côté de la télévision… sauf le soir, quand celle-ci est allumée ! Un chat a l’ouïe très sensible. Plus votre chat est âgé, plus le confort s’avère indispensable à son bien-être…L’hiver, si vous êtes adepte des économies d’énergie et que l’ambiance reste fraîche dans votre maison, n’hésitez pas à lui offrir un panier à bords hauts (voire semi-fermé) où il pourra se pelotonner bien au chaud.  

Hygiène du couchage

Certes, un chat fait sa toilette régulièrement et, oui, un chat d’intérieur se salit moins qu’un chat qui vagabonde dans la campagne mais si le vôtre passe plus de la moitié de son temps à dormir dans son panier, celui-ci ne va pas tarder à se tapisser de poils et se salir. Inutile de soigneusement aspirer les poils tout autour du panier si vous oubliez de nettoyer l’intérieur… Choisissez un panier facile à entretenir et garni de tissu(s) lavable(s). Si votre chat a l’habitude de dormir sur les coussins du canapé, recouvrez-les de housses pouvant passer à la machine à laver. S’il aime se prélasser sur un lit, protégez celui-ci ainsi que les oreillers ou les coussins avec un vieux drap – à secouer tous les jours à l’extérieur et à laver régulièrement.

Lève-tôt

Certains propriétaires se plaignent que leur chat les réveille très tôt le matin… Ce comportement est pourtant normal car le chat a gardé une partie des habitudes des félins sauvages : il est « programmé » pour chasser à l’aurore ou au crépuscule ! En revanche, si un chat se réveille souvent la nuit et que son comportement est agité (il miaule, semble perdu…), une consultation vétérinaire s’impose pour faire le bilan de sa santé. Plusieurs maladies peuvent en effet induire ce comportement, par exemple l’hyperthyroïdie ou l’hypertension. Les chats âgés présentent aussi parfois un syndrome de désorientation qui perturbe leur sommeil. Un chat toujours en alerte, qui montre une hypersensibilité anormale dès qu’il est dérangé ou qui présente des troubles de l’appétit et du sommeil manifeste tous les signes d’une anxiété chronique. Le sommeil est également perturbé chez un chat victime du syndrome « hypersensibilité-hyperactivité » (HSHA). Son temps de repos est anormalement faible, il passe son temps à courir sans but, à explorer son environnement de manière désordonnée ou à tenter de provoquer des conflits avec son entourage. Son hyperactivité se manifeste également la nuit, au grand dam de ses propriétaires. Le syndrome HSHA a plus de probabilités de se développer chez des chats qui ont été séparés trop tôt de leur mère et de leur fratrie. Pour limiter le risque, il faut toujours attendre qu’un chaton soit complètement sevré avant de l’adopter, soit l’âge de 8 à 10 semaines au moins. Ces anomalies comportementales doivent être prises très au sérieux car, si l’on ne fait rien, les troubles risquent fort de s’aggraver et de rendre la cohabitation de plus en plus difficile. L’aide d’un vétérinaire comportementaliste est ici indispensable.

Des positions variables

Lorsqu’un chat s’endort sur le dos, exposant son ventre, c’est que la température lui convient et qu’il se sent parfaitement en sécurité ; ce sont souvent les chatons qui dorment dans cette position. Quel que soit son âge, un chat garde une tendance à se pelotonner dans des petits espaces confinés pour dormir. Ne vous étonnez pas si vous retrouvez un jour le vôtre endormi dans un tiroir ! Dormir en boule dans un espace protégé représente aussi un moyen de maintenir plus facilement sa température interne, sans dépenser d’énergie. Quand un chat dort couché sur le côté, il est en général entré en sommeil profond.