Personnalisée ! C’est ainsi que doit être la prise en charge des symptômes de la ménopause, définie comme un arrêt des règles depuis un an au moins. Ses signes sont le reflet de la diminution de sécrétion des hormones sexuelles féminines, œstrogène surtout et progestérone, qui rythmaient les cycles. Le traitement, sur mesure, est fonction de l’inconfort ressenti dont la nature et l’intensité sont éminemment variables d’une femme à l’autre.
Bouffées, surtout
Pour régler, ou au moins atténuer simultanément tout ou partie des symptômes consécutifs à la chute des estrogènes, bouffées en tête, on peut compter sur la sauge (feuilles de sauge officinale en infusion ou huile essentielle de sauge sclarée), qui stimule ce qui reste des possibilités de sécrétion d’œstrogènes. En plus de ses effets documentés sur les bouffées de chaleur, la sauge est dynamisante, améliore l’humeur, réduit l’anxiété, protège le système cardio-vasculaire (jusqu’ici relativement épargné).
Pour un effet flash, deux ou trois gouttes d’huile essentielle (HE) de sauge sclarée sur la face interne des poignets ou le pli du coude à frotter et respirer profondément, deux ou trois fois par jour, cinq jours sur sept. On peut encore, pour résoudre des suées nocturnes, l’appliquer sur le plexus, mélangée à 10 gouttes d’une huile végétale (HV), amande ou abricot, associée à deux gouttes d’ylang-ylang, équilibrant. Cette plante, véritablement médicinale, est contre-indiquée en cas d’histoire personnelle de cancer hormonodépendant (sein ou ovaire).
Autre option : des phyto-œstrogènes, comme les isoflavones de soja (pas plus de 1 mg/kg de poids et par jour, à éviter là encore en cas d’antécédents familiaux ou personnels de cancer du sein) ou de luzerne ; ou ceux contenus dans les graines de lin ou le houblon. Ou les pollens, qui abritent un précurseur de la sérotonine, à la fois régulateur de l’humeur, du sommeil et de la température corporelle. On peut préférer la mélisse, calmante et progestérone-like, sans précaution d’emploi particulière. Les plantes « circulatoires », enfin, améliorent les bouffées : cassis, cyprès ou ginkgo biloba, ainsi que l’actée à grappes noires, booster de sérotonine.
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Sautes d’humeur
Sur ce terrain, de l’irritabilité et de l’humeur morose, les solutions naturelles ponctuellement ou à plus long terme sont d’autant plus volontiers indiquées que le risque d’accoutumance ou de dépendance est nul. Oui à la mélisse, à la passiflore ou à l’eschscholtzia, anxiolytiques, qui, par ce biais, agissent aussi sur les bouffées. Sur des pensées négatives, deux gouttes d’HE de petit grain bigarade ou de camomille noble trois fois par jour. Une sensibilité à fleur de peau ? C’est l’HE de marjolaine à coquilles qui convient, à humer sur ses poignets. Pour relativiser et renouer avec les projets, un complexe de deux plantes, safran et rhodiole, adaptogène.
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Sommeil chahuté
Là encore, les bouffées n’aident pas et, si le sommeil n’est pas réparateur, on peut être de très mauvaise humeur et plus fatigable (un autre des signes de ménopause). La mélisse est donc une bonne idée qui balaie les pensées anxieuses éveillantes ou le doublon eschscholtzia-valériane, à la fois anxiolytique et hypnotique (un somnifère doux).
Homéo en appoint
« Si elle ne résout pas complètement le problème aigu des bouffées de chaleur, l’homéopathie les rend plus tolérables, moins longues, et ce sans risque aucun », souligne le Dr Christelle Besnard-Charvet, gynéco-obstétricienne. Le médicament homéopathique qui convient est adapté au ressenti de ce symptôme le plus démonstratif d’une période que l’on accepte alors plus volontiers. Rougeurs, palpitations, sueurs, etc. : chaque femme est différente et son médicament homéo de terrain l’est aussi, souvent repéré avant la ménopause – Belladonna (Boiron), par exemple, pour des bouffées « céphaliques », qui prennent la tête surtout, à début et fin brutaux ou Sepia officinalis (Boiron), utilisé pour atténuer les sueurs couplées à une tristesse. Il existe un médicament composé, Acthéane (Boiron), qui répond en cinq souches homéopathiques aux différentes problématiques de la ménopause.
Sécheresse
Sur la peau, l’objectif est de limiter la perte insensible en eau, avec des acides gras essentiels (argan, bourrache, onagre ou rose musquée) par la bouche ou sur la peau, pour préserver son élasticité. Quant aux muqueuses, celle du vagin notamment, naturellement humide sous l’influence des œstrogènes, elles perdent de leur souplesse quand se tarit le flux hormonal ; une porte ouverte aux infections urinaires, possiblement à répétition. Pour inverser la tendance, des boissons abondantes (assorties de mictions régulières), de préférence sous forme de tisanes, de bruyère ou de pissenlit. En cas de récidive, la canneberge, bien dosée (à 36 mg de proanthocyanidines), est indiquée en cures. Cette sécheresse rend aussi les rapports sexuels moins plaisants… On nourrit les muqueuses, vulve et vagin, avec de l’HV de millepertuis ou, à défaut, de noyaux d’abricots. Autre plante « couteau suisse » ; l’écorce de pin maritime des Landes, antioxydant, anti-inflammatoire et relaxant vasculaire, qui agit sur l’élasticité et la fermeté de la peau et des muqueuses ainsi que sur les bouffées de chaleur.
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Os biscotte
Après le pic atteint vers l’âge de 20 ans, le calcium enchâssé dans l’os, qui en garantit sa solidité, diminue lentement mais sûrement, et plus vite à la ménopause. La suite des événements fracturaires dépend de ce stock initial, de ses gènes et de son environnement (un tabagisme ? Une alimentation dénuée de ce précieux minéral, par exemple ?). En contre-feu, du calcium de préférence alimentaire et de la vitamine D à doses filées (50 000 unités chaque mois). En soutien, de la prêle reminéralisante, de l’ortie anti-inflammatoire, du bambou riche en silice. Et pour soulager les douleurs articulaires, qui résultent d’un déficit de souplesse des tendons et des ligaments, on tente la reine-des-prés en cures d’une dizaine de jours au plus fort de l’inconfort.