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À la faveur de la fièvre très élevée qu’ils ont provoquée, des microbes (virus ou bactéries) franchissent parfois la barrière hémato-méningée (entre le sang et les méninges), qui protège le cerveau en l’isolant du reste de l’organisme. Leur multiplication dans le liquide céphalo-rachidien produit un œdème et une inflammation.
Des signes difficiles à interpréter
Se manifestent alors les signes d’irritation de l’enveloppe du cerveau : en plus de la fièvre, des maux de tête, une raideur de la nuque et/ou une altération de la conscience révèlent classiquement une méningite. Toutefois, évoquer la possibilité d’une infection invasive n’est pas toujours si simple et les signes sont souvent moins nets, peu spécifiques. Or une infection invasive à méningocoque, comme la méningite, est une urgence absolue, le pronostic étant notamment fonction de l’âge (plus sombre avant 1 an), de la précocité du diagnostic et du traitement.
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Un diagnostic aussi précoce que possible
S’il s’agit d’un virus, il disparaît habituellement sans laisser de trace, mais les méningites dues à des bactéries, surtout aux méningocoques, doivent être traitées aussi vite que possible avec le médicament qui convient. Le nourrisson est grognon et « hostile » ; l’enfant plus grand, prostré, couché en chien de fusil, paraît craindre la lumière et vomit… Des signaux d’alerte absolue, à l’image des taches de purpura (rouges, qui ne s’effacent pas à la pression), pour une consultation en extrême urgence, aux urgences pédiatriques, en passant par le 15 pour plus de sûreté. C’est dans ce cadre qu’est réalisée une ponction lombaire, pour identifier le microbe et juger de la meilleure combinaison antibiotique, à administrer immédiatement.
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Les vaccinations recommandées
Les infections invasives d’origine bactérienne (dont les méningites) sont, à présent que la vaccination contre Hæmophilus, les pneumocoques et le méningocoque C est obligatoire (depuis janvier 2018), essentiellement dues à des méningocoques du groupe B. La bonne nouvelle est qu’il existe un vaccin spécifique, recommandé par les autorités de santé depuis juin 2021 pour tous les nourrissons de 2 mois et plus. Son remboursement (170 € pour les deux doses) n’est pas encore acté, excepté pour les enfants souffrant d’un déficit immunitaire.
Alerte maximale
Le méningocoque B est responsable de plus de la moitié des cas de méningites, et de 70 % d’entre elles pour les jeunes de moins de 20 ans. Ces infections invasives sont fatales dans 5 à 10 % des cas ; 20 % souffrent de séquelles physiques graves, la moitié de troubles neuropsychologiques. Tout retard de diagnostic est synonyme de perte de chance. Parents et médecin doivent donc systématiquement penser à cette éventualité.