Benzodiazépines : l’ANSM alerte sur les usages prolongés

Benzodiazépines : l’ANSM alerte sur les usages prolongés
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Lancée en avril, la campagne de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé veut prévenir les consommateurs d’anxiolytiques et d’hypnotiques des risques d’une consommation prolongée. À raison : en France, 40 % des prescriptions dépassent les durées recommandées.

Au secours des insomniaques et des anxieux depuis 1960, les Xanax, Lexomil, Tranxène, Temesta, Noctamide, Mogadon et autres benzodiazépines se sont hissés, en 2023, au rang des médicaments les plus consommés en France, principalement par les jeunes adultes (18-25 ans) et les seniors (plus de 65 ans). « 1 Français sur 4, ce qui est quand même assez énorme, déclare prendre ou avoir pris un médicament de la classe des benzodiazépines pour traiter son anxiété ou son insomnie », a souligné l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) lors du lancement de sa campagne de mise en garde le 10 avril dernier. Adressé au public comme aux médecins libéraux, le message porté par des affiches et des vidéos sur les réseaux sociaux est clair. Il vise à sortir du réflexe de la prescription automatique et proposer des alternatives (sport, méditation, lecture, sorties, etc.) lorsque cela est possible. L’ANSM précise que les benzodiazépines ne soignent pas la cause du mal-être, elles en apaisent temporairement les symptômes. À travers sa campagne, elle souhaite ainsi encourager une utilisation plus raisonnée et rappeler que ces médicaments ne doivent être prescrits que pour des périodes limitées.

Par manque d’infos

Il faut savoir que plus la durée de traitement est longue, plus les nombreux effets secondaires sont importants : dépendance, troubles de la mémoire, chute (pour les personnes âgées), accoutumance, réduction de la capacité à conduire… Pourtant, selon une enquête Viavoice pour l'ANSM, moins d’un quart (23 %) des Français âgés de moins de 30 ans prenant ou ayant pris des benzodiazépines sont informés des risques de dépendance ou celui pour la conduite et l’utilisation de machines. Par ailleurs, 1 personne sur 2 connaît le risque lié à l’altération des capacités. Et 8 sur 10 prenant des benzodiazépines ont connaissance du risque de dépendance et celui associé à la conduite. En revanche, plus d’un tiers des personnes prenant ou ayant pris des benzodiazépines considèrent qu’elles ne prennent pas de risque avec ce type de traitement.

Bon dosage, bon usage

Par voie de sa direction, l’ANSM insiste sur le fait qu’« il ne s’agit pas de stigmatiser ni de culpabiliser. Il s’agit de mieux soigner, de façon plus raisonnée, plus sécurisée ». Dans ce sens, elle rappelle que le recours aux benzodiazépines doit être strictement encadré : quelques jours à 3 semaines pour l’insomnie, et au maximum 12 semaines pour l’anxiété. Au-delà, les bénéfices deviennent minimes par rapport aux risques encourus, notamment la dépendance, qui peut s’installer rapidement.