La médecine intégrative, vous connaissez ?

La médecine intégrative, vous connaissez ?
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Zoom sur cette approche qui inclut dans la médecine classique des pratiques de soins complémentaires et prend en compte la personne dans sa globalité. Objectif : améliorer la qualité de vie.

Vous avez peut-être déjà entendu parler de médecine ou de santé intégrative mais sans très bien savoir ce que cela signifie. C’est normal puisque le terme, apparu aux États-Unis dans les années 1990, n’est utilisé en France que depuis quelques années. Il ne s’agit ni d’une nouvelle médecine ni de l’un de ces mouvements farfelus lancés par des pseudoscientifiques mal intentionnés. La médecine intégrative prend en compte toutes les dimensions de la santé – physique, psychologique, émotionnelle, sociale, sexuelle, environnementale – en associant médecine conventionnelle (ou chirurgie) et pratiques complémentaires comme l’acupuncture, l’ostéopathie, les techniques de respiration ou l’hypnose.

En cas de maladie chronique ou de cancer

Ces thérapies complémentaires ne se substituent donc pas à la médecine classique. Elles ne visent d’ailleurs pas à soigner mais à améliorer la santé et le bien-être des patients, et sont particulièrement appréciées en cas de pathologie chronique ou de cancer pour leurs effets sur la fatigue, l’anxiété, la douleur, les nausées et les troubles du sommeil.

Dans notre système de santé, les médecins, débordés, s’attachent avant tout à traiter les maladies. Or, si la médecine a fait d’énormes progrès, elle ne répond pas à tout et laisse en général de côté les autres composantes de la santé et du bien-être. Ce qui laisse le champ libre aux pratiques charlatanesques et escroqueries, parfois lourdes de conséquences.

En France, parmi ces pratiques de soins additionnelles, seules l’ostéopathie et la chiropraxie sont réglementées. Mais des sophrologues ou des naturopathes sans formation sérieuse peuvent exercer en toute impunité, au détriment de ceux dûment formés… et du public. D’où la volonté des professionnels de santé compétents de valider et d’encadrer toutes les techniques complémentaires pour que les patients sachent à qui faire confiance.

En libéral et à l’hôpital

De plus en plus de médecins, conscients de l’intérêt des soins complémentaires, ont déjà recours à certaines d’entre elles, que ce soit en libéral, dans des CHU (comme à la Pitié-Salpêtrière, à Paris), des hôpitaux militaires, des centres de lutte contre le cancer et des maisons de santé. Signes de l’essor de ces pratiques, la création récente d’un service de médecine intégrative au CHU de Nice et, au CHU de Bordeaux, au sein de son pôle neurosciences, d’un Institut de médecine intégrative et complémentaire (Imic) où sont assurés des consultations d’hypnose et des programmes de méditation de pleine conscience. La médecine intégrative est en marche !

Les exemples allemand et suisse

Dans deux tribunes parues fin 2022 dans le Journal du dimanche et Le Monde, différents professionnels de santé appelaient à avoir davantage recours aux pratiques de soins complémentaires, mais de façon structurée et réglementée, en s’inspirant de nos voisins allemand et suisse. Le Collège universitaire de médecines intégratives et complémentaires (Cumic) s’y emploie activement. À suivre…