Il y a des chiffres médicaux dont on peut éviter la hausse. Ceux des patients rénaux, soit 1 personne sur 10 en France, font partie de ceux-là. En cause : leur progression asymptomatique et le diagnostic tardif qui révèle une forme grave déjà installée. En effet, chaque année, plus de 10 000 personnes découvrent qu’elles souffrent d’une insuffisance rénale chronique (IRC), mais à un niveau déjà très avancé. Urgente au stade dit « terminal », la prise en charge thérapeutique est alors synonyme de dialyses et/ou de greffe. Pourtant, une simple analyse d’urines sur bandelette évite d’en arriver là. Au plus tôt l’insuffisance rénale est détectée, au mieux le traitement approprié retarde son évolution et améliore le pronostic. Telles sont les lignes préventives que s’efforce de faire bouger chaque année la Semaine nationale du rein. Impulsée par l’association de patients France Rein, cette mise en lumière du diagnostic précoce de cette maladie silencieuse se traduit par des stands d’information et de dépistage gratuit accessibles jusqu’au 15 mars sur l’ensemble du territoire.
L’atout test
Les dépistages réalisés lors de la Semaine nationale du rein permettent d’orienter de nombreuses personnes vers leur médecin traitant pour des examens complémentaires (analyse de sang) et une consultation avec un néphrologue (environ 10 % des personnes dépistées). Très simple et rapide, le test est réalisé sur bandelettes à partir d’un échantillon d’urines qui peut être recueilli à n’importe quel moment de la journée. Il vise détecter la présence d’albumine et permet le dosage de la créatininurie.
Terrains favorables
Si tout le monde doit préserver la santé de ses reins en respectant les fondamentaux de l’hygiène de vie (équilibre alimentaire, activité physique), certaines personnes ont cependant des prédispositions au développement de la maladie. En première ligne des facteurs aggravants qui nécessitent un contrôle annuel de l’albumine et de la créatinine par le médecin traitant, le surpoids, le diabète et l’hypertension artérielle. Viennent ensuite l’insuffisance cardiaque, les maladies auto-immunes, les affections urologiques récidivantes, les antécédents familiaux de maladie rénale… De leur côté, et en tant que professionnels de santé de proximité, les pharmaciens peuvent contribuer au repérage des personnes à risque, les informer et leur prodiguer les conseils nécessaires au dépistage et à la prévention.