Les généralistes pourront bientôt prescrire les traitements anti-obésité

Les généralistes pourront bientôt prescrire les traitements anti-obésité
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En cohérence avec son plan de lutte contre l’obésité, le gouvernement fait bouger les lignes de la prescription initiale du Wegovy et du Mounjaro. Jusqu’ici réservée aux spécialistes, cette première ordonnance pourra prochainement être rédigée par les généralistes.

C’est une petite révolution dans le monde médical. Avant la fin de l’été, les généralistes ne seront plus cantonnés au renouvellement des ordonnances du Mounjaro (tirzépatide) et du Wegovy (sémaglutide). Au même titre que les spécialistes (endocrinologues, diabétologues, nutritionnistes ou compétents en nutrition), les médecins traitants vont en effet être autorisés à initier ces traitements injectables contre l’obésité sévère et disponibles en pharmacie depuis fin 2024. Tout juste validée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), cette ouverture s’inscrit dans une volonté d’améliorer l’accès aux soins pour les personnes souffrant d’obésité, en particulier dans les zones où les spécialistes sont rares. Pour rappel, en France, on estime à 17 % la part de la population adulte touchée par cette maladie chronique. Selon les projections des institutions sanitaires, si rien n’est fait pour inverser la courbe, 25 à 29 % des adultes pourraient être obèses en 2030.

Un accès facilité ?

Permettre aux généralistes de prescrire ces traitements pourrait faciliter le parcours des patients en surcharge pondérale. Une souplesse que l’ANSM souhaite cependant maîtriser avec une réévaluation de l’efficacité au bout de six mois. Par ailleurs, reste aussi la question cruciale du budget. Il faut en effet débourser en moyenne 300 € par mois pour une boîte de 4 doses, à raison de 1 injection par semaine. Bien que des négociations soient toujours en cours avec l’Assurance maladie, ces traitements ne sont pour l’instant toujours pas remboursés, une condition pourtant indispensable à une véritable démocratisation.

Une efficacité prouvée

Développés par les laboratoires Novo Nordisk (Wegovy) et Lilly (Mounjaro), ces traitements « nouvelle génération », analogues du GLP-1 (utilisés dans le traitement du diabète), reproduisent l’action d’hormones intestinales qui contribuent à contrôler l’appétit, ralentir la digestion et aider à réguler le taux de sucre dans le sang.

À la lumière des essais cliniques, il a été montré que Wegovy permettrait une perte de poids moyenne de 15 %, et Mounjaro, encore plus prometteur, jusqu’à 20 %. Rappelons qu’il s’agit de traitements et que seules les personnes atteintes d’obésité morbide, c’est-à-dire avec un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 35, et qui souffrent d’autres pathologies, comme un diabète de type 2, peuvent y prétendre.