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Montée de lait et changement de comportement surviennent au moment où la chienne aurait mis bas si elle avait été pleine. Un traitement est souvent nécessaire pour mettre fin à la montée de lait indésirable, surtout si le phénomène se reproduit à chaque cycle, qu’il dure plus de quatre semaines ou que la chienne présente des comportements agressifs.
Des conséquences pathologiques
La répétition des montées de lait « nerveuses » favorise l’infection des mamelles et les tumeurs mammaires sont plus courantes chez les chiennes présentant fréquemment ce problème.
Cette prédisposition aux tumeurs mammaires s’expliquerait par la distension chronique des mamelles où s’accumulent les produits de dégradation du lait. Ces substances pourraient exercer un effet cancérogène quand elles sont au contact prolongé du tissu mammaire.
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La stérilisation, solution définitive
Faire stériliser la chienne dès la puberté représente le seul moyen d’empêcher les lactations nerveuses. Si cela n’a pas été fait, l’opération reste conseillée quand le phénomène récidive très souvent mais elle ne doit surtout pas être réalisée tant que la lactation est en cours. L’ablation chirurgicale des ovaires provoque en effet l’augmentation de la sécrétion de prolactine, l’hormone qui stimule l’éjection du lait. Même stérilisée, la chienne risquerait de continuer à présenter des épisodes de lactation nerveuse. Elle doit être traitée médicalement avant l’intervention.
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Un traitement hormonal
Pour inhiber la sécrétion de prolactine, le vétérinaire recourt habituellement à la cabergoline (un alcaloïde appartenant à la famille de l’ergot de seigle). Ce médicament présente l’avantage d’agir longtemps et d’engendrer moins d’effets secondaires que d’autres molécules qui provoquent parfois des vomissements. Ce traitement hormonal est en général prescrit pour quatre à six jours mais sera prolongé si des comportements indésirables persistent chez la chienne.
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Des remèdes alternatifs
Lorsque la lactation est de faible intensité et le comportement peu modifié, un traitement local peut suffire : des pommades ou des emplâtres décongestionnants désengorgent les mamelles et soulagent la chienne. Attention à ne pas masser : cela stimulerait la sécrétion de lait !
Certaines préparations à base d’extraits de plantes à effet diurétique (orthosiphon, artichaut, Lespedeza capitata…) peuvent aussi aider à faire diminuer les signes de la lactation nerveuse.
Enfin, deux remèdes homéopathiques sont indiqués lors de lactation nerveuse chez la chienne : Thuja occidentalis et Urtica urens. Des études cliniques* témoignent de leur intérêt et de leur innocuité.
* Combre F. « Quel avenir pour l’homéopathie et la phytothérapie en pratique vétérinaire courante ? État des lieux de la recherche scientifique », thèse de doctorat vétérinaire, Lyon 2010.
Ovaires déréglés
Sur le plan hormonal, il y a très peu de différences entre une chienne gestante et une chienne non fécondée après ses chaleurs : la progestérone (qui sert normalement à maintenir la gestation) continue à être produite pendant environ deux mois. Cependant, chez une chienne présentant une lactation nerveuse, le fonctionnement ovarien est déréglé. Le corps jaune qui succède à l’ovule non fécondé n’évolue pas normalement et continue à produire de la progestérone en quantité importante pendant une durée anormalement longue.