Endométriose : le test salivaire approuvé par la HAS

Endométriose : le test salivaire approuvé par la HAS
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Par simple prélèvement de salive, il sera désormais possible de diagnostiquer l’endométriose. La Haute Autorité de la santé (HAS) vient en effet de valider l’efficacité d’un test capable de dépister rapidement cette maladie gynécologique qui affecte deux millions de Françaises.

Spécialisée dans les techniques d’intelligence artificielle, la start-up lyonnaise Ziwig a planché pendant trois ans avec des médecins, des scientifiques et des ingénieurs pour élaborer un outil de dépistage. Le résultat de leur travail s’appelle Ziwig Endotest®. Là où il fallait parfois attendre jusqu’à

huit ans pour attester de la présence de la pathologie avec les techniques médicales (imagerie ou actes chirurgicaux comme la cœlioscopie) utilisées jusqu’ici, ce test salivaire livre son verdict (fiable à 95 %, selon son concepteur) au bout de quelques jours. Révolutionnaire pour les patientes confrontées à l’errance thérapeutique, cette méthode non invasive attendait la bénédiction des hautes sphères médicales pour être mise sur le marché. C’est chose faite. Le 9 janvier dernier, la HAS s’est déclarée officiellement favorable à l’utilisation du Ziwig Endotest® sur prescription. Et signe ainsi la fin d’un calvaire gynécologique pour deux millions de femmes, en France.

Comment ça marche ?

La salive comme le sang contient un nombre incalculable d’informations sur les états physiologiques de l’organisme, toutes livrées par des protéines et des molécules appelées « micro-ARN ». Là où le cerveau humain n’est pas à même d’examiner individuellement les 2 600 micro-ARN présents dans la salive, l’intelligence artificielle est capable de repérer les 109 pouvant causer l’endométriose. Partant de là, le Ziwig Endotest® raccourcit considérablement le temps d’attente entre les premières douleurs et la connaissance de leur origine.

Dépistage ciblé

À la décharge du corps médical, les symptômes de l’endométriose varient d’une patiente à une autre et brouillent d’autant les pistes du diagnostic. Par ailleurs, aussi performants que soient les appareils d’imagerie ou les actes chirurgicaux comme la cœlioscopie, certaines caractéristiques peuvent passer totalement inaperçues à la lecture des résultats. C’est pourquoi Ziwig Endotest® s’adresse seulement aux femmes chez qui les examens cliniques ou l’imagerie médicale (échographie ou IRM, donc) ne permettent pas d’expliquer les douleurs persistantes. L’idée est d’utiliser ce test avant l’étape de la cœlioscopie, un examen invasif comportant des risques. 

Pas encore de remboursement

Confirmer l’efficacité du test ne veut pas dire pour autant en assurer le remboursement par la Sécurité sociale ; son utilisation est en effet jugée encore complexe et coûteuse par les autorités sanitaires. C’est pourquoi la HAS estime qu’il manque encore des données cliniques pour trancher sur une possible prise en charge généralisée par l’Assurance maladie. Néanmoins, un accès au test sera possible dans le cadre du « forfait innovation ». Il s’agit d’un dispositif de prise en charge dérogatoire et temporaire pour faciliter l’accès précoce des patients à des technologies innovantes (technologies de santé autres que les médicaments) en phase précoce de développement clinique.