Pour une digestion sereine et muette

Pour une digestion sereine et muette
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Nécessité incontestable, manger représente aussi une source de plaisir. Sauf si une digestion difficile ne vient tout gâcher… Comment l’éviter ?
  Notre tube digestif mesure près de 9 mètres de long. Il peut se passer beaucoup de choses, à chaque étape. À commencer par la bouche et l’œsophage… Car la digestion débute dans la bouche grâce aux enzymes salivaires qui s’attaquent à l’amidon du pain et des féculents. Encore faut-il bien mâcher pour leur laisser le temps d’agir ! Donc, première condition d’une digestion sereine : prendre son temps... Manger avec un lance-pierre favorise l’aérophagie (on avale beaucoup plus d’air), une digestion plus longue et laborieuse (l’estomac n’a pas de dents)… Mais aussi le surpoids car on est tenté de se resservir, attendu que les autres n’ont pas encore terminé. En outre, on profite moins des saveurs de ce que l’on mange ! Un repas doit donc durer de 20 à 30 minutes et non pas…10 !  

Écoutez votre estomac

L’estomac non dilaté contient environ 500 ml d’aliments ou de liquides. Il peut toutefois s’adapter et accueillir jusqu’à 4 à 5 litres d’aliments. Il est alors très dilaté, surtout dans sa partie haute, ce qui provoque une forte sensation de gêne ou l’impression d’avoir du mal à respirer, voire l’apparition d’un hoquet. Au-delà, surviennent des vomissements ! Un repas de volume correct comprend un plat de résistance (environ 500 g), un laitage, un fruit et un ou deux verres d’eau. Quand l’estomac est bien rempli, il vous le fait savoir. Écoutez-le !

Réduisez le gras

Indépendamment du fait que cela augmente le risque de prise de poids, manger trop gras augmente d’environ 30% le temps de digestion dans l’estomac. Au lieu de venir à bout de sa tâche en 3 heures, il lui en faudra 4 ! Évitez de cumuler charcuterie, sauces, fritures, fromage et gâteau au menu du même repas !

Prenez soin de votre microbiote intestinal

Une fois sortis de l’estomac prédigérés, les aliments vont subir une autre épreuve : celle de la digestion par les enzymes du pancréas et des cellules de l’intestin. Les protéines seront dégradées par les protéases, l’amidon par l’amylase, le lactose par la lactase, le saccharose par la saccharase, les lipides par les lipases… Les grosses molécules sont ainsi transformées en toutes petites molécules qui vont pouvoir passer dans le sang et être captées par les cellules pour leurs besoins vitaux. Le microbiote intestinal contribue ensuite à digérer ce qui ne l’a pas été – et s’occupe de la santé de nos intestins. Donc il faut prendre soin de lui et ne pas le détruire par des cures d’antibiotiques trop fréquentes et parfois inutiles. Probiotiques et Ultra-Levure® peuvent être très utiles pour rétablir un bon équilibre du microbiote intestinal. Mais ne perdez pas de vue que le microbiote adore les fibres ! Pour qu’il soit au mieux de sa forme, il faut consommer au moins 5 fruits et légumes par jour et des céréales complètes !  

Faut-il boire de l’eau pendant le repas ?

Il y a au moins deux bonnes raisons pour ne pas se priver d’eau à table. Un, cela augmente les chance­­­s de boire suffisamment dans la journée (environ 1,5 litre d’eau). Deux, cela ne diminue en rien les capacités de digestion de l’estomac.
 

Alliés ou ennemis pour une digestion agréable

Les plaintes digestives sont fréquentes, comme les aliments incriminés… Du chocolat aux légumes secs, en passant par le lait ou le gluten, coupables ou innocents ?  

Trop de chocolat et c’est « la crise de foie » ?

Faux. La crise de foie n’existe pas ; en revanche, le fait de manger gras augmente la sécrétion de bile car elle est riche en acides biliaires qui permettent de digérer le gras. Quand la bile est abondante ou épaisse, elle s’écoule difficilement et la dilatation des voies biliaires peut provoquer des douleurs –qualifiées de « crise de foie ».

Boire une eau gazeuse fait digérer…

Pas forcément. En effet, le gaz peut durablement indisposer à moins d’être rejeté lors d’une (discrète !) expectoration. Sinon, ce gaz devra transiter pendant 24 heures dans les intestins avant d’être éliminé et provoquer des douleurs abdominales en dilatant les anses intestinales, surtout chez certaines personnes aux intestins fragiles. Toutefois, les eaux gazeuses contiennent également du bicarbonate de sodium, censé tamponner l’acidité gastrique et atténuer d’éventuelles sensations de brûlures gastriques. Cet effet est pourtant quasi nul. Boire une eau gazeuse est donc surtout une question de goût !

Certains aliments passent mal…

Vrai. Par exemple, les fonds d’artichauts, les choux, les poivrons, les salsifis et les légumes secs sont riches en amidon résistant que nous ne savons pas digérer. Les bactéries du microbiote les consomment mais en échange libèrent de nombreux gaz indisposants. Pour les légumes secs, il suffit de les faire tremper la veille pour qu’ils soient plus digestes.

Le yaourt rétablit un transit perturbé

Vrai. En effet, un pot de yaourt contient 10 milliards de ferments lactiques qui contribuent à la santé du microbiote et l’aident à se reconstituer plus vite lors d’une agression – par des virus, des bactéries ou des antibiotiques. En cas de diarrhée, il est donc recommandé de manger 2 ou 3 yaourts par jour, et ce dès le début des symptômes. Quant aux antibiotiques, il est préférable de commencer la cure de yaourts (et d’Ultra-Levure) dès le début du traitement, sans attendre les premières douleurs abdominales ou les troubles du transit.

Le gluten provoque des inflammations intestinales

Faux pour 90 % de la population française. En effet, ceux qui ne supportent pas le gluten ont une prédisposition génétique pour cela (la maladie cœliaque) ou souffrent déjà d’une hypersensibilité intestinale (syndrome du côlon irritable). Pour la majorité des gens, le gluten ne pose pas de problèmes et ne présente aucun risque de toxicité. Il ne faut donc pas se priver de pain ou de pâtes sans avoir de bonnes raisons – médicales – de le faire.  

À savoir : le lait se digère mal

Vrai pour seulement 10% de la population française en raison d’une synthèse insuffisante de lactase. L’écrasante majorité de cette population n’a aucune difficulté à digérer le lait et donc aucune raison de se priver de laitages et de fromage. Faute de quoi le manque de calcium risque de pénaliser la solidité osseuse, à moyen ou long terme.
 

Soulager les digestions difficiles

Vous éprouvez une sensation de légère brûlure qui remonte le long de l’œsophage ? Il s’agit très probablement d’un reflux gastro-œsophagien qui peut aussi se manifester par une toux sèche et répétitive (l’acide chatouille le larynx) ou des otites répétitives (pharynx enflammé). Une fibroscopie locale montrerait l’inflammation de l’œsophage. Si elle est sévère, un traitement (oméprazole) est conseillé. Par ailleurs, il convient d’éviter les repas copieux, l’alcool (« ça pique ! »), le vinaigre, les épices fortes, les jus d’agrumes. Il est également conseillé de dormir avec la tête un peu surélevée, sans se pencher (en avant) ni se coucher (à plat) après un repas – et de bannir le stress et le tabac !

Mal à l’estomac ?

Toute sensation de brûlure ou de crampe douloureuse au niveau de l’estomac doit être signalée à son médecin et mérite souvent une exploration complémentaire (la fibroscopie œso-gastro-duodénale). Le plus souvent, il s’agit d’une simple inflammation (gastrite) mais elle peut évoluer en un ulcère ou une tumeur. Les biopsies faites lors de cet examen retrouvent souvent une bactérie responsable de cette inflammation chronique, Helicobacter pylori. Un traitement de 10 jours avec certains antibiotiques suffit à l’éradiquer. Sinon, un traitement par « anti-acides » (de type oméprazole) est prescrit, accompagné de conseils invitant à arrêter tabac et alcool – et à limiter le stress et le café.

Une constipation ?

Une selle tous les trois jours avec des difficultés à l’expulsion de petites « crottes de bique » dures et nombreuses, voilà qui définit la constipation. Elle peut exister depuis toujours chez les personnes qui ont un côlon paresseux (ou trop long). Elle peut aussi être récente et dans ce cas il faut en parler à son médecin afin de rechercher une éventuelle tumeur ou compression (la coloscopie est dans ce cas très utile). Heureusement le plus souvent elle est sans cause pathologique et il faut la combattre avec les fibres (légumes, fruits, céréales complètes, pruneaux, son de blé), l’hydratation (au moins 1,5 litre par jour, si possible avec de l’eau minérale Hépar®), de l’activité physique (marche), voire des laxatifs (les macrogols sont sans effets secondaires). Et tout ira mieux !

Ou des fermentations abondantes…

La production de gaz est inévitable car elle fait partie de la vie du côlon et du microbiote intestinal. Pourtant, plus on mange de glucides (pain, pâtes, riz, légumes secs …), plus les bactéries du microbiote s’en régalent et produisent des gaz. Donc, en cas de gêne, il est recommandé de ne pas dépasser une demi-baguette de pain (100 g) et un plat de féculents dans la journée. Éviter aussi toutes les boissons gazeuses. Par ailleurs, le fait de manger trop de viande (plus de 200 g par jour) favorise la putréfaction des protéines et donc les mauvaises odeurs des selles.

Des probiotiques en complément ?

Leur prise peut permettre de rééquilibrer un microbiote instable. Les formules vendues étant différentes et nombreuses, il faut les essayer en cures de 15 jours minimum et retenir celle qui réussit le mieux en termes de confort intestinal.