Les différentes formes de prostatite

Les différentes formes de prostatite
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Caractérisée par une infection aigüe de la prostate, la prostatite peut être aigüe ou chronique. Le point sur ses causes, symptômes et les traitements pour en venir à bout.
 
La prostate est une glande masculine, située sous la vessie, au carrefour entre les voies urinaires et génitales des messieurs. On parle de prostatite en cas d’infection de la prostate. Dans certains cas, les analyses permettent d’identifier le germe responsable de cette infection, mais souvent, aucun n’est identifié. La prostatite aigüe affecte environ 1% des hommes au cours de leur vie, avec des symptômes allant des « simples » brûlures à la miction à un risque de septicémie. Il faut donc la prendre au sérieux et la traiter rapidement, car les complications peuvent être sévères, et elle peut déboucher sur une prostatite chronique.
 

Les causes de la prostatite

Elle peut découler d’une infection de l’urètre, voire d’une infection de tout l’appareil urinaire. Les prostatites chroniques résultent quant à elles d’infections urinaires à répétition ayant fragilisé l’ensemble de la zone. Chez les personnes âgées, l’hypertrophie de la prostate peut entraîner des difficultés à uriner : la stagnation des urines provoque alors une infection urinaire qui débouche sur une prostatite. La prostatite peut aussi résulter d’une transmission sexuelle, notamment après des rapports anaux.  

Les symptômes de la prostatite aigüe

La sensation de brûlure en urinant est l’un des symptômes caractéristiques de la prostatite, tout comme la difficulté à uriner (dysurie) et la polliakurie (envie d’uriner trop souvent). Ils s’accompagnent de fièvre (au-delà de 38,5°), d’une sensation de fatigue, et dans certains cas, d’un écoulement au niveau du méat urinaire. Les urines peuvent être troubles. Certains patients ressentent aussi des douleurs musculaires évoquant les symptômes grippaux, et des douleurs lombaires.  

Les symptômes de la prostatite chronique

A ces différents symptômes, plus ou moins intenses selon les périodes, s’ajoutent des douleurs périnéales chroniques, qui s’étendent parfois jusque dans la région anale. Certains patients se plaignent de brûlures à la miction présentes depuis plusieurs années.  

Les complications fréquentes de la prostatite

Non traitée, la prostatite peut déboucher sur une septicémie, avec le passage du germe responsable de l’infection dans le sang, entraînant un risque de choc septique nécessitant une réanimation. Elle provoque aussi une rétention d’urine, obligeant à poser un cathéter pour vidanger la vessie par la peau. Autre complication fréquente, l’apparition d’un abcès de la prostate ou d’une infection testiculaire : en cas de symptômes, il est donc important de consulter afin de poser un diagnostic rapidement.  

Le diagnostic de la prostatite

En cas de douleurs à la miction, une bandelette urinaire est réalisée, qui indique une infection si elle réagit aux leucocytes. Le toucher rectal confirme le diagnostic en révélant l’inflammation de la prostate, chaude et douloureuse à la palpation. Dans les cas de prostatite chronique, le toucher rectal ne dévoile pas toujours d’inflammation, mais peut dévoiler des calcifications dans la prostate. Cet examen clinique peut aussi révéler une orchiépididymite associée. Sous ce nom compliqué se cache une infection d’un testicule et d’un épididyme, petit organe accolé au testicule, fréquemment associée à la prostatite. Un examen cytobactériologique des urines (ECBU) complète cette première étape afin d’identifier la ou les germes responsables, et d’établir un antibiogramme. En cas de forte fièvre, le médecin pourra prescrire une analyse sanguine pour s’assurer que le germe en question n’est pas passé dans le sang.  

Le traitement de la prostatite aigüe

Il peut démarrer dès l’ECBU réalisé, sans attendre les résultats. On recourt aux antibiotiques pour une durée de deux à trois semaines, en privilégiant la famille des fluoroquinolones. Lorsque la gêne et les douleurs urinaires sont trop importantes, le traitement inclut la prise d’un antalgique et / ou d’un anti-inflammatoire le temps que la situation se normalise. Il est préférable d’éviter les rapports sexuels non protégés pendant toute la durée du traitement. Un ECBU de contrôle sera réalisé après quelques jours afin de s’assurer de l’efficacité du traitement et le réévaluer le cas échéant, puis dans le mois qui suit l’arrêt des antibiotiques.  

Le traitement de la prostatite chronique

Cette forme de prostatite est difficile à traiter. La disparition ou l’atténuation des symptômes repose sur la prise d’antalgiques lors des pics douloureux, et la mise en place d’un régime alimentaire adapté, supprimant les irritants comme le vin blanc, les épices, les sodas, et privilégiant des aliments diurétiques. Des massages prostatiques sont parfois associés à ces nouvelles règles diététiques.  

Le suivi après une prostatite

Une fois que l’épisode infectieux est terminé, le médecin recherche des facteurs de risques avec le patient. Pratiques sexuelles, alimentation, comportement mictionnel et débimétrie… divers paramètres sont passés au peigne fin pour prévenir une nouvelle infection. L’objectif : éviter que des prostatites aigües à répétition ne débouche sur une prostatite chronique.