Prêter attention aux émotions du chien et du chat

Prêter attention aux émotions du chien et du chat
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Nous croyons tous comprendre nos animaux de compagnie. Mais est-ce toujours vrai ? Une récente étude a montré que l’interprétation de leurs émotions n’était pas toujours juste, surtout concernant les chats.

L’enquête montre que les propriétaires sont ou pensent être capables de distinguer plus d’émotions différentes chez les chiens que chez les chats.

Joie et tristesse du chien, colère du chat

Les personnes possédant un chat et un chien se déclarent émotion­nel­lement plus proches de leur chien chez lequel ils identifient d’ailleurs plus d’émotions différentes. Par exemple, ils remarquent plus souvent la peur, la joie, la tristesse et la surprise que chez le chat. En revanche, ceux qui n’ont qu’un chat distin­guent davantage d’émotions chez lui – notamment la colère, la tristesse, la peur et la surprise – que ceux qui hébergent les deux espèces.

Si la joie et la tristesse sont fréquemment constatées chez le chien, la colère, elle, est plus souvent observée chez le chat. Le fait que le chat soit assez solitaire pourrait expliquer cette différence. Des comportements agressifs sont sans doute plus fréquents dans les foyers accueillant plusieurs félins, qui se disputent alors les ressources et le territoire.

Le chat n’a pas « appris » à exprimer ses émotions

Le chien est généralement proche de son maître et cela pourrait expliquer pourquoi ce dernier fait plus attention à l’état émotionnel de son chien que de son chat. Les chiens ont été sélectionnés pour travailler avec l’homme depuis plusieurs millénaires, ce qui a rendu la communication entre les deux espèces extrêmement performante.

Le processus de domestication du chat n’a quant à lui pas conduit à ce que cet animal exprime ses émotions de façon aussi évidente que le chien. Les propriétaires le perçoivent souvent comme moins sociable et moins communicatif que le chien, ce qui contribue à réduire leur capacité d’observation des émotions ressenties par le chat.

Expression faciale vs langage corporel

L’homme scrute principalement les visages pour reconnaître les émotions chez ses congénères, et il a tendance à faire de même avec les animaux : l’expression faciale est le paramètre le plus cité par les propriétaires de chiens et de chats pour évaluer leur état émotionnel.

C’est pourtant l’ensemble du langage corporel des animaux qui doit être apprécié : posture de la tête, des oreilles et du corps, hauteur et mouvements de la queue, type de vocalisations, contact visuel avec l’homme recherché ou fui, etc.

Les propriétaires savent aussi que de nombreux états émotionnels se traduisent par l’association de plusieurs signes comportementaux. Les plus expérimentés d’entre eux déclarent d’ailleurs qu’ils font très attention à la posture du corps et à la position de la tête de l’animal. Le fait d’avoir un chien ou un chat depuis longtemps permet de percevoir des changements subtils dans le comportement, et d’être plus sensible aux déclencheurs et contextes émotionnels.

Être attentif aux émotions de l’animal

Les chiens et les chats nous apportent de multiples bienfaits au quotidien. Mais pour que notre relation avec eux soit la meilleure possible, il nous faut comprendre et savoir interpréter leurs émotions de façon appropriée, au risque d’affecter leur bien-être, pouvant générer des troubles du comportement (destruction, fugue, agressivité, isolement, etc.).

Gare aux mauvaises interprétations

Les capacités émotionnelles des chiens et des chats sont parfois exagérées ou mal interprétées. Le sujet est important car l’ignorance ou un décryptage erroné peut mettre le propriétaire en danger. À l’inverse, être attentif aux signes indiquant un état émotionnel particulier – et savoir bien les décrypter – contribue au bien-être de tous, animaux comme humains.

Le cas du chien

Faire fi des premiers signes d’inconfort ou de détresse peut favoriser les morsures. Cela fait partie des premiers appren­tissages que les enfants doivent faire lorsqu’ils vivent avec un chien.

La tendance à l’anthropomorphisme peut aussi nuire au bien-être de l’animal. Alors qu’un chien qui baisse la tête, évite le contact visuel avec son maître et dont le corps est contracté exprime typiquement la crainte ou la soumission, certains vont y associer par erreur une culpa­bilité ou une honte, et vont réprimander l’animal. Or, gronder un chien qui « sait qu’il a fait une bêtise » simplement parce qu’il a cette attitude risque d’exacerber son anxiété.

Le cas du chat

Le fait que l’état émotionnel des chats, et en particulier de ceux qui vivent avec des chiens, soit ignoré ou mal interprété peut aussi avoir des effets néfastes sur l’animal : la couverture de ses besoins essentiels (sécurité, absence de stress, etc.) risque d’être insuffisante.

La difficulté ou l’incapacité à interpréter certains comportements subtils de son chat peut mettre le propriétaire en mau­vaise posture. Les agressions liées aux caresses, notamment, sont souvent dues au fait que les signes émis par l’animal pour indiquer qu’il n’a plus envie d’être touché – lorsqu’il agite la queue, par exemple – n’ont pas été repérés.

Les émotions les plus identifiées par les propriétaires

Quelle que soit l’espèce, le top 5 des états émotionnels que les propriétaires déclarent reconnaître chez les chiens et les chats sont la curiosité, le bonheur, l’amour, la peur et l’anxiété. À l’inverse, les cinq émotions les moins souvent observées sont la culpabilité, le chagrin, l’embarras, la fierté et le dégoût. L’anxiété, l’ennui, la confusion, l’envie/la jalousie, la frustration, la culpabilité/la honte et la douleur sont plus fréquemment signalées chez les chiens que chez les chats.