Mode d’emploi d’une perte de poids au poil

Mode d’emploi d’une perte de poids au poil
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Pour parvenir à faire maigrir un chat, il faut mettre en place une stratégie établie avec le vétérinaire, s’armer de patience et, surtout, contrôler très régulièrement les effets du régime.

Tous les propriétaires de chat en surpoids peuvent en témoigner : mettre un matou au régime est difficile. Une restriction énergétique trop drastique peut induire des comportements indésirables chez l’animal, mais si elle est insuffisante, elle sera inefficace ! En pratique, le rationnement doit souvent être réadapté au cours de la diète.

Le bon rythme : - 1 % par semaine

Pour obtenir une perte de poids durable chez un chat, l’objectif raisonnable consiste à lui faire perdre 0,5 à 1,5 % de son poids par semaine, soit 30 à 90 g pour un chat de 6 kg (120 à 360 g par mois). Pour atteindre ce résultat, l’expérience montre qu’il faut diminuer d’au moins 40-45 %
la quantité de calories consommées quotidiennement par l’animal et ce, dès le début du régime. Cela implique bien entendu de modifier l’alimentation : pas question de ne lui donner que 60 % de sa ration habituelle car il risquerait de souffrir de déficits en nutriments indis­pensables (protéines, minéraux, acides gras et vitamines).

Chez un chat qui doit beaucoup maigrir, le régime sera long et il faut impérati­vement lui offrir une nourriture formulée pour prévenir tout déficit nutritionnel, même s’il consomme peu de calories. De plus, les aliments dits « hypocaloriques » sont étudiés pour favoriser une installation rapide de la satiété grâce à un enrichissement en protéines et en fibres végétales. Pour calmer son appétit, il est également possible de lui donner des légumes, comme des petits dés de courgettes cuites. Autre solution aussi efficace : le passage à une ration entiè­rement ménagère, plus volumineuse qu’une ration normale de croquettes.

En mouvement

 La perte de poids sera évidemment facilitée si le chat est encouragé à faire de l’exercice physique, surtout s’il vit en intérieur. Le faire jouer augmente sa dépense énergétique et peut le distraire de l’obsession de manger ! Installer son bol en hauteur est une bonne idée car il devra fournir un effort pour aller se nourrir (s’il est capable de sauter sans se faire mal). Sinon, il est conseillé de cacher des croquettes dans plusieurs endroits de la maison pour le pousser à bouger. Les jouets contenant de la nourriture sont aussi intéressants pour stimuler le comportement de prédation et l’activité de l’animal.

Pas de perte de poids trop rapide…

Si la ration alimentaire est trop restreinte ou si le chat boude l’aliment qui lui est distribué, il risque de maigrir trop vite, ce qui n’est pas bon car il risque de perdre de la masse musculaire alors que l’objectif est au contraire de la maintenir tout en faisant diminuer la masse grasse.

Par ailleurs, si le chat perd plus de 1,5 à 2 % de son poids par semaine, il risque la lipidose hépatique. Cette maladie du foie apparaît lorsque la graisse corporelle est mobilisée trop rapidement pour pro­­duire de l’énergie. Un afflux excessif d’acides gras vers le foie entraîne alors la survenue d’un « foie gras ». Si le chat refuse de manger, un ictère (une jaunisse) peut se développer, avec des conséquences graves pour sa santé…

… ni trop lente

Très fréquemment, la perte de poids met du temps ou est inférieure à l’objectif fixé car la réduction de la ration n’est pas assez stricte. Une baisse de 50 %, voire de 60 %, des calories est alors inévitable. Si l’amai­gris­sement est trop lent, la durée du régime sera allongée et le propriétaire risque de se démotiver !

Ce type de restriction alimentaire nécessite un suivi vétérinaire régulier, idéa­le­ment toutes les quatre à six semaines, pour objectiver la perte de poids (avec une balance de précision), vérifier l’état de santé du chat, évaluer les changements de comportement et surtout réadapter le régime (type d’aliment et quantités distribuées) si nécessaire.

Si malgré une restriction sévère de la ration quotidienne le chat ne maigrit pas, il faut s’assurer qu’il ne mange pas ailleurs. Car il arrive fréquemment qu’un chat soit nourri par les voisins…

Coups de pouce

Si plusieurs chats cohabitent, ils doivent manger dans des bols séparés. Ainsi, un distributeur électronique de croquettes (programmé pour n’être accessible qu’à un seul chat après lecture de sa puce électronique) est une solution pratique pour empêcher la compétition alimentaire. Ce type d’appareil peut être réglé pour fractionner les apports alimentaires à des moments précis de la journée ; cela rassure l’animal qui se conditionne vite à s’alimenter à heures fixes.

Pour un chat boulimique, l’utilisation d’une gamelle antiglouton peut être conseillée. Grâce à son relief particulier, elle réduit la vitesse de consommation alimentaire dans la mesure où le chat doit attraper les croquettes une par une avec ses pattes. En allongeant la durée de ses repas, son appétit est plus facilement satisfait. Par ailleurs, le chat faisant en général dix à quinze petits repas par jour quand il a accès librement aux croquettes, le forcer à “travailler” pour chercher sa nourriture respecte son comportement naturel et favorise la perte de poids.

Une jolie courbe

Le chat doit être pesé toutes les semaines, dans les mêmes conditions et avec la même balance, et le poids inscrit sur une courbe. Cela permet
de visualiser les évolutions et les progrès accomplis, ce qui motive à continuer. Des techniques d’appréciation de la condition corporelle de l’animal aident également à apprécier les modifications de sa silhouette.