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Quand il miaule, le chat exprime un besoin. Si ses vocalisations empêchent régulièrement son maître de dormir, cela devient problématique. Les miaulements nocturnes font ainsi partie des troubles fréquemment rapportés par les propriétaires, notamment chez le chat senior. Parmi les raisons les plus souvent citées : le félin se perd dans la maison et/ou cherche à attirer l’attention. Le besoin de manger ou la présence d’une douleur chez le chat sont moins couramment évoqués. Ces manifestations sonores peuvent pourtant être dues à un souci de santé, qu’il est important de déceler pour soulager l’animal.
Des conséquences parfois graves
Un chat qui miaule régulièrement au cours de la nuit peut – à juste titre – exaspérer son maître, qui ne sait comment faire pour atténuer la détresse de l’animal. Ce trouble du comportement est donc malheureusement à l’origine de demandes d’euthanasie alors qu’il existe des traitements efficaces pour améliorer la situation.
Repérer la source
Environ la moitié des chats de plus de 15 ans est concernée par le « syndrome de dysfonctionnement cognitif ». Cette affection qui accompagne le vieillissement pathologique du système nerveux peut être à l’origine de miaulements excessifs. Pour autant, ils ne sont pas nécessairement liés à un processus de sénilité, mais à un inconfort ou une douleur récemment apparue.
À savoir
Certaines races de chats sont connues pour être plus « extraverties » que d’autres. C’est le cas des races orientales, en particulier des siamois, qui ont tendance à être très bavards, quel que soit leur âge. Il n’y a rien à faire pour les faire taire, c’est dans leur caractère !
Le vieillissement
Chez le chat âgé, plusieurs types de lésions cérébrales peuvent être observées, incluant des dépôts d’amyloïde, un phénomène que l’on retrouve également chez les êtres humains atteints de la maladie d’Alzheimer. Ces lésions ont pour conséquence une perte importante de neurones, ce qui entraîne des modifications comportementales. Comme pour toutes les espèces, le vieillissement cérébral du chat est associé au stress oxydatif : les cellules deviennent incapables de se défendre contre les radicaux libres produits en grand nombre. Une alimentation enrichie en antioxydants (vitamines C et E, polyphénols, bêta-carotène, etc.) est donc vivement recommandée. Un apport supplémentaire en oméga 3 est également bénéfique ; ces acides gras sont en effet des composants de la myéline, une membrane qui permet la bonne conduction nerveuse.
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Une maladie rénale
Entre 30 et 50 % des chats âgés de plus de 15 ans présentent des signes de maladie rénale chronique. L’animal qui en souffre boit et urine plus souvent. Si le chat doit sortir la nuit pour éliminer, il est normal qu’il cherche à réveiller son maître ! La solution : installer un bac à litière à l’intérieur pour améliorer son confort. Certains calculs se forment plus volontiers dans les voies urinaires des chats âgés ; leur présence dans la vessie ou l’urètre peut faire souffrir l’animal à la miction. Il est donc important de faire vérifier sa santé urinaire lors d’une visite chez le vétérinaire.
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Une carence en vitamine B1
On s’assure également que l’alimentation du chat est bien équilibrée. Certains troubles nerveux, incluant parfois des vocalisations nocturnes, sont parfois associés à une carence en vitamine B1, dont le chat est très dépendant. Ce déficit peut entraîner l’accumulation d’acide lactique dans le système nerveux et induire une perte de neurones. Il est susceptible d’apparaître si le chat est nourri avec du poisson cru ou des aliments en conserve de mauvaise qualité. La cuisson excessive détruit par ailleurs la vitamine B1. En cas de doute, étant donné l’absence de toxicité de cette vitamine, une complémentation peut être envisagée, associée à d’autres vitamines du même groupe – elles fonctionnent en synergie. La levure de bière en est particulièrement bien pourvue (voir encadré).
Conseils de pharmacien
Outre l’apport en vitamines B, la levure de bière est bénéfique au pelage du chat, qui deviendra plus souple et plus brillant. Une cure est particulièrement conseillée lors de chutes importantes de poils, pour stimuler la repousse. Les chats en apprécient le goût et certains croquent même les comprimés comme des friandises !
Les solutions
Phéromones et compléments alimentaires
S’il est impossible de « guérir » un dysfonctionnement cognitif installé, plusieurs stratégies thérapeutiques peuvent néanmoins être essayées. Si le chat présente uniquement des troubles légers, la simple diffusion de phéromones dans la maison (via un dispositif à brancher sur une prise électrique) peut par exemple aider à calmer son anxiété et à permettra à son maître de retrouver des nuits calmes ! Des compléments alimentaires destinés à apaiser les troubles anxieux, comme ceux à base de protéines de lait, sont également recommandés en première intention.
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Traitement médical au long cours
Si ces solutions ne suffisent pas, il ne faut pas hésiter à prendre conseil auprès d’un vétérinaire. Une fois que dernier aura réalisé un bilan de l’état physique du chat, il pourra lui prescrire un traitement pour limiter les troubles. En général, les médicaments qui facilitent la bonne irrigation sanguine du cerveau sont intéressants, ainsi que ceux aidant à normaliser les niveaux de neurotransmetteurs, comme la dopamine et la sérotonine. Le choix du médicament dépendra cependant des symptômes présentés par l’animal (en plus des miaulements nocturnes). Dans certains cas, un anxiolytique ou un antidépresseur pourra se révéler efficace.