Bien s’alimenter à la ménopause

Bien s’alimenter à la ménopause
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Le cap de la cinquantaine est une étape de la vie hormonale des femmes. Certaines franchissent le cap sans problème, d’autres en éprouvent des désagréments et se tournent de plus en plus vers des solutions naturelles.
 
La ménopause signe l’arrêt des sécrétions hormonales chez les femmes et entraîne une grande variété de symptômes appelés climatériques. Le jour, ce sont les bouffées de chaleur qui les assaillent, la nuit ce sont les sueurs nocturnes qui perturbent leur sommeil, le tout sur fond de stress, d’irritabilité et de dépression. La phytothérapie, par l’intermédiaire des phytomédicaments et des compléments alimentaires, soulage les troubles en reproduisant les effets des hormones. Elle peut être proposée, avec certaines précautions, pour les troubles vasomoteurs, bouffées de chaleur et sueurs nocturnes, et les troubles du système nerveux, sommeil, anxiété, fatigue.

De nombreux compléments alimentaires proposés à l’officine contiennent des phytoestrogènes, substances végétales répondant de façon naturelle aux déséquilibres hormonaux de la ménopause. Ils ont une similitude biologique avec les estrogènes, avec une légère activité estrogénique. Leur action n’est pas immédiate et n’est optimale qu’après deux à trois semaines de prise. Ils agissent sur toutes les composantes de la ménopause, leur efficacité sur les troubles climatériques ne permet pas un soulagement total des symptômes ménopause, mais elle contribue à les améliorer, ainsi que la qualité de vie de la femme ménopausée.
 

Bien adapter ses compléments alimentaires à la ménopause

1/ Se tourner vers les plantes

Les phytoestrogènes appartiennent à différentes classes dont les principales sont les isoflavones et les lignanes. Ils se trouvent en grande quantité dans les graines et les aliments dérivés du soja. Les lignanes se trouvent dans les graines de lin et le trèfle rouge, riche aussi en isoflavones. Le houblon renferme également des substances estrogéniques, il limite l’irritabilité, les bouffées de chaleur et les troubles du sommeil.

2/ Calmer les bouffées de chaleur

D’autres plantes ont des propriétés estrogéniques potentielles comme la sauge officinale, utilisée pour son action de régulation hormonale et comme antisudorifique pour atténuer les bouffées de chaleur. Les extraits de cimifuga et de yam, l’igname sauvage, sont souvent employés dans les troubles climatériques, mais les résultats sont controversés.

3/ Tenir des recommandations officielles

Par précaution, les phytoestrogènes sont déconseillés en cas d’antécédents personnels ou familiaux de cancers hormonodépendants. Les autorités de santé recommandent de ne pas dépasser la dose quotidienne de 1 mg d’isoflavones par kilo de poids corporel, répartie en deux prises, la prise du soir permettant de couvrir le problème des sueurs nocturnes. La DHA, hormone naturellement présente dans l’organisme, sert à la synthèse des hormones sexuelles, dont les estrogènes. Toutefois, les preuves de son efficacité sur les effets liés à l’âge, dont les troubles de la ménopause, se sont révélées insuffisantes et la DHA a perdu de sa popularité au vu d’effets indésirables potentiels.

4/ Associer les bons nutriments

Les besoins de la femme ménopausée sont multiples et, aux plantes déjà citées, il est judicieux d’associer des oligoéléments tels que calcium, sélénium, magnésium, chrome et zinc, et les vitamines A, B, C, D, E, ainsi qu’une algue, le lithotamme, ou du silicium organique, qui agissent sur le capital osseux.

5/ Protéger les os et le cœur

La luzerne cultivée, ou alfalfa, et l’ortie, parties aériennes, sont employées comme reminéralisants car elles contiennent du calcium. Les omégas 3 et 6, huiles de poissons sauvages, de bourrache, d’onagre, peuvent avoir une action bénéfique sur les troubles cardiovasculaires.

Conseils de Pharmacien

Certaines plantes ne sont pas spécifiques de la ménopause, mais permettent de prendre en charge les symptômes associés, en particulier les troubles nerveux. Valériane, aubépine, passiflore sont conseillées lorsque l’anxiété prédomine et pour calmer les palpitations liées au stress et à l’anxiété. Le ginseng aide l’organisme à s’adapter au stress physique et psychique. Il faut également agir sur la fatigue et la déprime qui aggravent les bouffées de chaleur, on associe la rhodiole ou le griffonia. Les plantes sédatives, eschscholtzia, tilleul, coquelicot, oranger sont conseillées pour retrouver un sommeil paisible et réparateur. Il faut aussi traiter les troubles circulatoires périphériques avec mélilot et vigne rouge, et cérébrauxavec ginkgo biloba. Et pourquoi ne pas combattre aussi la cellulite avec reine des prés, orthosiphon, piloselle ?
 

Les bons choix à faire en alimentation à la ménopause

  • Enrichissez votre alimentation en calcium (laitages et dérivés) et en oméga 3 avec des huiles vierges de colza, soja, noix, de première pression à froid, et des poissons gras type sardines, anchois, saumon, thon.
  • Évitez les plats trop épicés, l’alcool et les excitants.
  • Limitez les sources d’acides gras saturés néfastes, viande rouge, friture.
  • Buvez une eau suffisamment riche en minéraux, calcium, magnésium.
  • Portez des vêtements en fibres naturelles qui laissent respirer le corps.
  • Prudence avec le soleil et la chaleur en général, sauna, hammam, douches ou bains très chauds.
  • Pratiquez un sport pour régulariser votre sommeil et lutter contre le surpoids et les maladies cardiovasculaires.
  • Prenez soin de vous et gérez votre stress en pratiquant yoga, méditation ou tai-chi.
Les compléments alimentaires ne peuvent pas revendiquer un effet thérapeutique et ils ne peuvent pas prétendre traiter ou guérir des maladies.