Bien respirer, la clef pour conserver la forme

Bien respirer, la clef pour conserver la forme
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Savoir inspirer et souffler, c’est vivre et non survivre. Sans compter qu’en gagnant en sérénité, nous agissons sur notre santé !

Chiffre

300
millions de litres d’air que nous inspirons au cours d’une vie.
Source : Ligue pulmonaire.
16
c’est le nombre d’inspirations à l’âge de 30 ans contre 40 pour les nouveau-nés.
Source : Ligue Pulmonaire
La respiration est la base de toute activité physique. Pour Christophe Pinna, l’être humain repose sur trois piliers fondamentaux : muscles, respiration et émotions. « Ces trois curseurs fonctionnent de manière autonome, mais sont interdépendants. Quand nous en bougeons un, les deux autres suivent. Si vous êtes soumis à une agression, émotionnellement, vous vous énervez, vos muscles se contractent et votre respiration devient courte et haletante. Dans l’autre sens, en respirant de manière lente et profonde, inévitablement par des connexions neuropeptides les muscles se détendent et le niveau émotionnel diminue. »

La respiration ventrale

Si respirer semble aller de soi, sédentarité, stress, anxiété et mauvaises postures en voiture ou au bureau semblent avoir enrayé cette belle mécanique qu’est notre corps. Blocages, tensions et autres dysfonctionnements se sont installés. Résultat, nous avons le souffle court, nous sommes oppressés, nous avons un nœud dans la gorge, une boule à l’estomac ou le ventre noué. Tout cela pourrait disparaître si nous prenions le temps de bien respirer.

Harmonie du souffle

À chaque inspiration, la cage thoracique s’élargit. Le diaphragme s’abaisse afin de laisser les poumons se remplir d’air, apportant l'oxygène indispensable à notre système sanguin pour nourrir les tissus et les cellules. À l’expiration, le diaphragme remonte, les côtes se resserrent pour expulser l’air chargé de toxines (CO2). Contrôlée par le système neveux, la respiration réflexe aide aussi à harmoniser le corps et l’esprit. Cela, les Chinois, comme les yogistes, l’ont compris depuis des millénaires. « Tous les bébés au monde ont une respiration abdominale, ajoute Christophe. De nombreuses études montrent qu’ils la perdent pour une respiration thoracique à l’âge de 5-6 ans, avec l’arrivée de la notion de stress. » Aujourd’hui, « nous sommes 95 % à utiliser une respiration thoracique au repos alors que nous devrions nous en servir uniquement à l’effort. Depuis une dizaine d’années, commence à apparaitre une population ayant une respiration scapulaire, c’est-à-dire, se tenant légèrement vouté en avant, respirant de manière très courte et presque uniquement avec le haut du thorax. »

À éviter


  • Inspirer par la bouche. Pour préserver le système immunitaire.

  • Forcer la respiration. Soyez le plus naturel possible, en fonction des besoins.

  • Rester en apnée lors d’un effort.

  • Inspirer lors de la phase de contraction musculaire.

  • Avoir une inspiration plus longue que l’expiration.

  • Ne pas adapter ses efforts en fonction de sa condition physique et de sa santé.

Reprenez le contrôle avec des exercices de respiration

Il est donc vital de réapprendre à respirer à plein régime. La respiration lente et profonde reste le meilleur des anxiolytiques naturels. Comment rééduquer son souffle ? Tout simplement par la respiration ventrale. « En position debout, faites une légère rétroversion du bassin. Placez les mains sur le ventre et essayez de ne plus bouger les épaules ni le thorax. Inspirez par le nez, sentez l’oxygène arriver et le ventre se gonfler. Expirez par la bouche en laissant s’échapper un petit filet d’air. En ressentant comment l’air entre et ressort de votre ventre, vous faites une introspection, vous entrez dans une démarche de bien-être. » Sans vous en apercevoir, votre respiration abdominale reprendra le dessus. C’est aussi simple que ça !

Réponses d'expert : Ménager des temps de repos respiratoire

Christophe Pinna
Ex-champion du monde de karaté, coach de stars et différentes personnalités issues du monde sportif.

«  Si on inspire et expire trop vite, l’oxygène n’a pas le temps d’aller jusqu’aux pieds. Pourquoi les Afghans marchent 140 km par jour sans pour autant être fatigués ni même avoir des courbatures ou autres ? Contrairement à nous, ils n’ont pas une respiration continue. Ils font une sorte de temps mort. Comme si vous faisiez 3 foulées en inspirant, deux en apnée et 3 en expirant. »
 

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