Bronchiolite du nourrisson : le traitement préventif débarque

Bronchiolite du nourrisson : le traitement préventif débarque
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Ouf ! On respire. Pour endiguer l’épidémie de bronchiolite qui sévit un peu plus chaque année, les bébés vont pouvoir – et pour la première fois –, bénéficier d’un traitement préventif à partir du 15 septembre. Contre les assauts du virus responsable, une injection d’anticorps monoclonal.

Provoquée par le virus respiratoire syncytial (VRS), la bronchiolite du nourrisson est une infection aiguë des bronchioles (petites bronches). Bien qu’elle débute comme un simple rhume ou une rhinopharyngite avec une légère fièvre, elle peut méchamment dégénérer si elle n’est pas diagnostiquée dès les premiers signes et traitée en conséquence. Le corps pédiatrique en sait quelque chose : chaque hiver, 30 % de nos petits de moins de 2 ans sont touchés. Pour rappel, la saison épidémique 2022-2023 a compté plus de 73 000 passages aux urgences, dont plus de 26 000 hospitalisations, soit près du double par rapport à l’année précédente. Si jusqu’à présent on devait se contenter de guérir cette maladie virale, il sera très prochainement possible de la prévenir.

Injection d’anticorps

Le 24 août dernier, la Direction générale de la santé (DGS) a annoncé que nos établissements de santé et pharmacies disposeront à partir du 15 septembre du traitement Beyfortus®, des laboratoires Sanofi et AstraZeneca. Au cœur de la formulation, la molécule nirsevimab qui n’est autre qu’un anticorps monoclonal. Pour faire simple, il ne sera pas question ici d’injecter le virus désactivé comme on le fait avec un vaccin qui stimule le système immunitaire pour fabriquer ses défenses, mais d’administrer directement les anticorps capables de lutter contre le VRS. Dans le jargon médical, on parle « d’immunité passive ». Dès la semaine prochaine, le Beyfortus® pourra être prescrit à l’ensemble des nourrissons nés à partir du 6 février 2023 en métropole, et remboursés par la Sécurité sociale.  

Un vaccin made in USA

De l’autre côté de l’Atlantique, une longueur d’avance supplémentaire veut être prise sur les épidémies de bronchiolite. Équivalent américain de notre Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), la Food and Drug Administration (FDA) a en effet autorisé le 21 août dernier le premier vaccin anti-VRS destiné aux femmes enceintes. Baptisé AbrysvoTM et signé Pfizer, ce produit a le mérite, selon le laboratoire qui le commercialise, de réduire de 81,8 % les formes graves de bronchiolite chez les nourrissons pendant leurs six premiers mois de vie. Injectée entre la 32e et la 36e semaine de grossesse, la dose unique du vaccin prémunirait les bronchioles des tout-petits grâce aux anticorps hérités de leur mère. Même si ce vaccin doit encore attendre le feu vert de la Haute Autorité de la santé (HAS) pour être disponible en France, la Commission européenne a autorisé sa mise sur le marché le 25 août. Il faudra par conséquent faire preuve d’un peu de patience, quitte à prendre le risque d’essuyer cet hiver encore une nouvelle vague de bronchiolites chez nos nourrissons.