Infirmières, kinés, orthophonistes… Plus besoin d’ordonnance pour y accéder

Infirmières, kinés, orthophonistes… Plus besoin d’ordonnance pour y accéder
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Fraîchement actée, la loi Rist dispense désormais les patients de l’obligation de prescription médicale dans plusieurs secteurs de la santé. Cette suspension de ticket d’accès au remboursement facilite la vie, à commencer par celle des six millions de Français que les déserts médicaux privent de médecin traitant. 

Jusqu’à présent, et conformément à la loi du 13 août 2004 relative à l’Assurance maladie, seules les consultations chez les dentistes, psychiatres, gynécologues, ophtalmologues et stomatologues étaient dispensées de prescription préalable délivrée par un généraliste – médecin traitant ou non –, et exonérées de pénalités de remboursement. Depuis le 10 mars, et par souci d’alléger un secteur en tension, une corde professionnelle a été ajoutée à ces spécialités. Initiée par la députée Stéphanie Rist et actée par le Sénat et l’Assemblée, la loi éponyme permet désormais d’aller huit fois par an chez le kiné, le podologue ou l’orthophoniste sans passer par la case ordonnance. Idem concernant les infirmières en pratique avancée (IPA). En bonus, le texte autorise même ces dernières à réaliser certaines prescriptions de soins et de médicaments.

Côté pharmaciens

L’idée de la loi Rist étant de simplifier au maximum les parcours de soins pour que les patients gagnent en temps de prise en charge et en argent, les pharmaciens vont aussi voir leur champ d’action s’élargir. Ils vont désormais être habilités à administrer des vaccins ou à renouveler une ordonnance en cas d’affection chronique. Un amendement de dernière minute autorisera aussi à titre pérenne les pharmaciens biologistes, en laboratoires, à pratiquer des frottis du col de l’utérus dans le cadre du dépistage du cancer.

Côté bémol

Lorsque le projet de loi a commencé à faire parler de lui en 2022, les généralistes l’ont accueilli en grinçant des dents. Du coup, le texte initial a été revu et corrigé pour abonder davantage dans leur sens avant d’être validé. Résultat, pour se rendre chez des IPA et des kinés, l’accès direct sera finalement limité à ceux exerçant dans des structures comme les maisons de santé pluriprofessionnelles, en coordination avec des médecins. Contrairement à ce que voulaient les députés, seront donc exclus du dispositif les soignants simplement inscrits dans le cadre plus souple des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), qui couvrent environ la moitié de la population. En revanche, pour les orthophonistes en CPTS, l’accès direct restera possible.