Diabète, insuffisance cardiaque : pourquoi l’Assurance maladie va appeler 500 000 patients ?

Diabète, insuffisance cardiaque : pourquoi l’Assurance maladie va appeler 500 000 patients ?
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À partir de juin, l’Assurance maladie contactera par téléphone un demi-million de personnes atteintes de diabète ou d’insuffisance cardiaque. Une démarche inédite qui a pour objectif de s’assurer que leur parcours de soins se déroule dans de bonnes conditions.

Selon les derniers chiffres relevés par les autorités sanitaires, en 2022, en France, 1,37 million de personnes (2,6 % de la population adulte) étaient prises en charge pour une insuffisance cardiaque, et plus de 4,3 millions (6,3 % de la population) étaient touchées par le diabète, avec une forte augmentation du diabète de type 2 au niveau mondial.

En 2023, c’était plus de 3,8 millions traités pour un diabète (type 1 et 2), soit 5,6 % de la population. En constante augmentation depuis 2015 selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces maladies chroniques font aujourd’hui l’objet d’une campagne de sensibilisation menée par l’Assurance maladie. Cette fois, pour diffuser l’information, pas de slogans préventifs déclinés sur affiches et spots, mais des appels téléphoniques passés directement par des téléconseillés de la Sécurité sociale à 500 000 patients concernés par une des deux pathologies. Le but : les sensibiliser à l’importance de consultations régulières pour éviter les complications, s’assurer que leur parcours de soins se déroule dans de bonnes conditions et, si besoin, les orienter vers leur médecin traitant.

Pour de bonnes raisons

Les patients contactés ne seront bien sûr pas piochés au hasard. L’Assurance maladie a sélectionné ceux ayant consulté un médecin généraliste moins de deux fois au cours de l’année. En effet, derrière l’initiative de cette campagne téléphonique se cache un constat préoccupant : de plus en plus de patients chroniques décrochent de leur parcours de soins, avec des risques accrus d’aggravation et d’hospitalisations évitables. Or, consulter régulièrement son médecin traitant permet d’adapter au mieux les traitements, de repérer rapidement toute aggravation et de limiter les risques d’hospitalisation en urgence liés à la maladie. À ce sujet, « la Haute Autorité de santé recommande au moins quatre consultations médicales par an » souligne l’Assurance maladie.

Le service « Sophia »

Pour accompagner les patients atteints de ces pathologies, l’Assurance maladie propose, sur inscription volontaire, le service gratuit Sophia pour les personnes souffrant de pathologies chroniques avec un risque cardiovasculaire (insuffisance cardiaque, maladie rénale chronique, syndrome coronarien chronique, bronchopneumopathie chronique obstructive, diabète). Ce dispositif vise à améliorer la qualité de vie des patients et réduire les risques de complications. L’accompagnement repose sur des entretiens téléphoniques avec des infirmiers-conseillers en santé (ICS), qui apportent un soutien personnalisé pour mieux comprendre la maladie, suivre les traitements et adopter de nouvelles habitudes de vie. Des ressources écrites sont également disponibles sur le site Ameli, ainsi que le journal trimestriel, Sophia & vous, pour informer et encourager les patients.