Éviter la phlébite

Éviter la phlébite
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« J’ai plusieurs varices, quels sont les risques de faire une phlébite ? Comment prévenir cette complication ? » Géraldine, 42 ans.
  L’insuffisance veineuse est une maladie chronique des membres inférieurs. Non traitée, elle peut évoluer vers des varices ou des complications plus graves dont la thrombose veineuse profonde (TVP). Cette pathologie, appelée aussi phlébite, correspond à l’obstruction aiguë de la veine par un caillot de sang. Le risque majeur est l’embolie pulmonaire par remontée du caillot au poumon.  

Des varices à la thrombose

Les trois principaux mécanismes impliqués dans la survenue d’une TVP sont une stagnation très marquée du sang dans les veines profondes de la jambe (stase veineuse), une altération de la paroi veineuse avec comme conséquence le relâchement et la dilatation des veines qui n’assurent plus correctement la remontée du sang veineux vers le cœur. En même temps le sang perd sa fluidité, il s’écoule plus lentement et peut former un caillot (thrombus). Au début celui-ci adhère à la paroi et obstrue la lumière vasculaire mais il peut s’étendre, se détacher et migrer.  

Un mollet douloureux et gonflé

Tout œdème unilatéral d’un membre inférieur et toute douleur à la palpation du mollet doivent faire évoquer une phlébite et nécessitent une consultation, surtout si les signes surviennent après un alitement de plus de 48 heures ou après une chirurgie orthopédique, abdominale ou obstétrique. Les autres facteurs de risque sont la grossesse et le post-partum, la contraception, une immobilisation prolongée, l’obésité, de longs voyages en avion. Les anticoagulants (fluidifiants du sang), la compression élastique et la mobilisation précoce du membre atteint sont les principales mesures préventives de la thrombose veineuse.

La bonne compression

Un dispositif de compression (collant, bas ou chaussette) réduit la dilatation des veines et augmente la vitesse d’écoulement du sang veineux. La compression s’oppose donc aux reflux et à la stase veineuse. Elle diminue le volume du ou des membres touchés et améliore l’efficacité de la pompe musculaire du mollet lors de la marche, ainsi que la microcirculation cutanée et lymphatique. La compression est progressive : maximale au niveau de la cheville, moyenne à la hauteur du genou, et légère sur le haut de la cuisse. Les bas jarrets (chaussettes) ont pour fonction de relancer la pompe sanguine et musculaire au niveau de la cheville, les bas-cuisses sont conseillés quand la gêne atteint tout le membre inférieur, et les collants pour assurer la contention des veines jusqu’en haut de la cuisse. Les quatre classes correspondent aux différents stades de la pathologie veineuse et sont déterminées par la pression exercée à la cheville exprimée en mmHg. La classe 2 (15 à 20 mmHg) est la plus couramment utilisée mais si la thrombose est profonde on peut avoir recours à une classe 3 (20 à 30 mmHg).  

Les bienfaits des cures thermales

Les cures thermales sont efficaces pour améliorer le retour veineux mais aussi pour éviter les complications et limiter les séquelles, particulièrement les troubles trophiques (ulcères, hypodermite). Les soins à base d’eau tiède permettent d’agir sur l’inflammation et de diminuer l’œdème et les douleurs, mais aussi de maintenir une qualité de peau la plus optimale possible. Les cures thermales sont indiquées dans la prise en charge des insuffisances chroniques avec signes cutanés, des œdèmes veineux, de la thrombose veineuse profonde. En revanche, elles sont contre-indiquées en cas d’ulcères étendus et infectés et de maladie thrombo-embolique aiguë. En France, une douzaine de stations thermales sont spécialisées en phlébologie.