Et la délicatesse dans tout ça ?

Et la délicatesse dans tout ça ?
Partager, imprimer cet article :
Par ,
Publié le
Quand le quotidien affecte notre sexualité, on pense performance, puissance… au risque d’ignorer les plaisirs délicats qui se délectent d’une cadence plus lente, de caresses plus douces mais tout aussi excitantes !

Dans un récent plaidoyer pour les plaisirs délicats paru dans Le Monde, Maïa Mazaurette, autrice et chroniqueuse spécialisée dans les questions de sexualité, interrogeait : « Notre quotidien accéléré nous condamne-t-il à une sexualité de haute intensité – beaucoup de partenaires, des gestes appuyés, des cadences rapides ? Et si c’était le cas, perdrions-nous les plaisirs de basse intensité – les caresses, le souffle, le frôlement ? » Non, répondent notamment les adeptes du slow sex. S’ils prônent le retour à la lenteur pour s’aimer mieux dans nos vies bousculées par les obligations et sollicitations, ils nous invitent surtout à réveiller nos sens pour des plaisirs plus délicats sous les draps.

Explorer nos zones érogènes

Avec l’avènement du porno sur le Net et les réseaux sociaux, et la haute technologie des vibromasseurs qui font grimper vite et bien au septième ciel, on a tôt fait d’oublier les autres clés du plaisir. Pour rompre avec l’habitude de pétrir plus vite et plus fort pénis et clitoris pour une jouissance immédiate et intense, si on se concentrait plutôt sur les oreilles, le cou, les tétons, le creux du dos, l’intérieur du poignet ? Place aux effleurements, au souffle d’un baiser léger, à la chaleur d’une langue qui goûte au lieu de péné­trer pour (re)prendre conscience de la puissance érotique du corps tout entier.

Renouer avec la sensibilité

Savez-vous que le mot « sensibilité » vient du latin « sensibilitas », dérivé lui-même de « sensibilis » qui se traduit par « ce qui est perceptible par les sens ». C’est préci­sément cette sensibilité que la poursuite de l’orgasme à tous crins tend à étouffer. Pour retrouver des plaisirs délicats, l’idée n’est pas de remettre l’orgasme en question, mais de ne plus aborder systématiquement le rapport sexuel avec cet objectif. Dans un premier temps, on peut renouer avec les baisers si on les a un peu oubliés, caresser et accueillir les caresses sans rien attendre, faire une
pause pendant que l’on fait l’amour pour simplement « ressentir » ses sensations. Il n’est jamais trop tard pour entendre ce qu’il y a de plus délicat en nous.

À lire

La créatrice de l’approche du slow sex réinstalle les sens au cœur de la vie sexuelle en montrant par exemple pourquoi la relaxation est parfois préférable à l’excitation dans la recherche du plaisir. À travers des conseils pratiques, des positions détaillées pour accroître sa sensibilité, elle nous montre comment se défaire de l’obsession orgasmique.

L’extase sexuelle, de Diana Richardson (Marabout Poche, 8,90 €).